Une Nième affaire de prêtre pédophile secoue le diocèse de Lille. Ces faits divers douloureux et scandaleux autant pour les familles et les victimes que pour l’Eglise entière, pour les prêtres dans leur ensemble, doivent aussi nous faire réfléchir.
La sexualité, l’érotisme, la pornographie ont été largement banalisée depuis 30 ans. La libéralisation des mœurs propose des modes de vie sexuelle soi-disant libérés de toutes contraintes : contraception ; avortement ; homosexualité ; échangisme ; sado-masochisme, pratiques marginales…
Au milieu de ce monde, le célibat du prêtre, ainsi que la consécration religieuse, avec abstinence sexuelle et chasteté comme idéaux, qu’on y croit ou pas, restent des signes. L’engagement d’hommes et de femmes, au nom de leur attachement au Christ, dans un renoncement affectif qui semble tout naturel pose question. Il interpelle toujours, au point d’être régulièrement remis en cause, suite à des affaires de prêtres infidèles, capables de trahir leur sacerdoce en cédant à leurs pulsions.
Les prêtres, comme tous les hommes, sont attaqués de front dans leurs faiblesses : l’engagement dans une abstinence sexuelle est difficile, voire quasi héroïque. Je ne pense pas que les chrétiens soient conscients de cette difficulté intime. On ne peut bien sûr parler de ce sujet avec le premier venu. Mais les communautés chrétiennes ne sont-elles pas responsables de l’équilibre affectif de leurs pasteurs ? Ne faut-il pas rappeler aux chrétiens qu’ils sont responsables de la fidélité du prêtre aux engagements de son ordination ?
La formation initiale très légère dans les séminaires, la formation continue inexistante sur ces sujets d’affectivité, ne doivent-elles pas faire l’objet d’une réflexion et de propositions dans nos diocèses et nos communautés ?
Nous restons hommes avant d’être prêtres. Dans un monde érotisé, les désirs humains sont parfois plus attirants et séduisants que les ressources spirituelles qui donnent à notre vie une générosité et un enthousiasme apostolique.
Le Monde regarde le prêtre comme une bête curieuse, castrée, ou frustrée. L’Eglise aime-t-elle ses prêtres, au point de les aider à devenir pleinement humains par leur célibat, dans leur célibat, en donnant totalement leur vie pour Elle, comme le Christ l’a fait ? Tant d’hommes l’ont fait avant nous, avec joie, dans l’espérance. Le célibat, contesté et incompris reste pour moi un défi de chaque jour, et un trésor pour dire au monde aveuglé par l’Eros, l’Agapé de Dieu qui donne sens à ma vie de prêtre.
prêtre célibataire, heureux et pauvre.