Que va-t-il me rester lorsque j’aurai payé
les charges et les emprunts avec les intérêts ?
Pourrai-je subsister lorsque j’aurai soldé
le fruit de mon labeur pour moins d'une bouchée ?
Puis-je espérer un jour m’endormir sans soucis,
Sans redouter l’échec pour joindre les deux bouts ?
Puis-je espérer un jour me lever fièrement,
Savourant le respect qu’on porte au paysan ?
Je ne sais pas vraiment quand viendra le soleil
Ce que sera demain, s’il sera gris ou blanc.
Je ne sais plus du tout si je peux travailler,
soumis et silencieux, mes champs subventionnés .
C’est vrai que l’important, ce n’est pas que l’argent,
C’est ma vie qui prend sens aux couleurs du terroir.
C’est vrai que l’important, c’est d’aimer ce travail
Et faire des projets pour aller de l’avant.
Je trouve mon bonheur, là où sont mes racines,
Dans l’amour d’une terre qui m’a vu grandir.
Je trouve mon bonheur à vivre enraciné
Sur ce lopin de terre que mon père m’a donné.
J'ai semé dans mes champs ce qui pourra, demain,
Permettre aux citoyens de manger à leur faim.
J'attends de mon pays qu'il me redonne enfin
de vivre dignement du travail de mes mains.