Je suis Ukrainien.

Fête des Rameaux 2022

Des paysages dévastés, des villes bombardées. Des hôpitaux et des écoles détruits. Des maisons rasées. Des vieillards exécutés. Des familles massacrées. Des millions d’exilés…  Ukraine martyrisée. Ukraine outragée. Ukraine bafouée, victime de la folie de quelques hommes… Quelques hommes capables de plonger des peuples, l’humanité entière dans les ténèbres et le chaos…

La Passion de Jésus : elle n’est pas dans un livre, comme un récit ancien, un souvenir lointain. La Passion de Jésus se déroule sous nos yeux, par écrans interposés. Comme les amis de Jésus, nous restons impuissants et démunis devant ce déchainement de haine, de violence, de désolation.

• Les Grands prêtres d’hier sont les Patriarches complices d’aujourd’hui, les Ayatollah nostalgiques du passé.
• Les Pilates d’hier sont les Poutine d’aujourd’hui et les chefs qui estiment avoir droit de viue ou de mort sur les autres
• Les Judas d’hier sont ceux qui se taisent ou ferment les yeux aujourd’hui.
• Les Hérode d’hier sont ceux qui profitent de la guerre aujourd’hui.

 Alors, ce n’est pas à vous que je veux m’adresser aujourd’hui. Frères et sœurs, entre hier et aujourd’hui, rien n’a vraiment changé. Les innocents sont crucifiés : hier à Jérusalem, aujourd’hui à Mariopoul. Aujourd’hui, je veux de tout mon cœur m’adresser à ce Dieu d’amour qui n’a pas renoncé à envoyer son Fils au cœur de l’humanité inhumaine.

C’est le cri de Jésus qui résonne à travers les siècles. C’est mon cri vers toi, Seigneur mon Dieu. O Mon Dieu, face à tant d’abominations, puis-je me sentir impuissant ? Puis je me sentir innocent ?  Je n’ai pas pris les armes. Je n’ai pas tué, je n’ai pas violé.  Pourtant … Pourtant, il m’arrive bien parfois de prononcer des paroles qui tuent, de faire des gestes qui blessent. Le peuple qui crie : "crucifie-le ! crucifie-le !" J’en fais partie ! ce même peuple qui criait peu avant HOSANNA ! Béni soit l’envoyé du Seigneur a retourné sa veste…

Bien des fois je ne suis pas fier de moi ! Bien des fois, j’ai laissé faire, j’ai laissé dire…

Père, pardonne-moi, je ne sais pas ce que je fais !

Mais au cœur de ta Passion, il y a aussi des Simon de Cyrène qui t’aident à porter ta croix. Il y a des centurions qui reconnaissent ta royauté : homme juste ! Il y a des bons larrons qui se tournent vers toi :

« Jésus souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume. »

Seigneur je sais être lâche, je sais être un salaud prêt à tout pour sauver ma réputation, mes intérêts, ma tranquillité ou mon pouvoir d’achat. Pour ça, je suis capable d’être odieux dans mes paroles et dans mes actes.

Seigneur je voudrais être Celui qui demeure avec toi, celui qui prend la croix trop lourde de ceux qui souffrent. Je voudrais être celui qui est consciencieux dans son travail, qui assume es responsabilités, celui qui est capable de trouver des qualités à mes adversaires, capable aussi de reconnaître et d’assumer mes erreurs. Je voudrais être celui qui te supplie de m’accueillir dans ton Royaume…

Je veux être du côté des victimes, je veux être du côté des petits. Je veux être de ton côté Seigneur.

Père sans toi je ne peux rien faire. Père j’ai besoin de toi pour devenir celui que je veux être, celui que je dois être. Père, comme Jésus, entre tes mains, je remets ma vie.