Le fanatisme, que l'on considère à tort ou à raison comme d'origine religieuse, n’a jamais été aussi violent. Le récent drame à Nice nous a tous bouleversé dans cette période estivale. Des réactions diverses se font entendre :
- L’Etat islamique revendique des actes qui relèvent de son ambition, quitte à s’attribuer illégitimement tout acte délinquant ignoble qui répond à son odieux dessein.
- Des musulmans prennent la parole pour dire : « L’Islam, ce n’est pas ça ! L’Islam est une religion de paix. »
- Des citoyens anonymes, sous le coup de l’émotion et de la colère après ce Nième attentat appellent à rétablir la peine de mort, à une vengeance plus ou moins explicite, en cherchant un bouc émissaire à défaut de trouver un responsable identifiable lorsque le kamikaze est mort : c’est l’Etat, ou les responsables de la sécurité, ou encore les forces de l’ordre…
Qui suis-je pour me prononcer sur l’Islam et son message… J’ai lu le Coran, j’ai essayé de comprendre ce message spirituel. En lisant dans ces textes sacrés, j’ai trouvé bien des paroles contradictoires. Par ailleurs il me semble que la séparation du profane et du religieux n’est pas une conception qui soit admissible par les croyants musulmans. L’Islam, dans ses principes, a l’ambition de gérer la vie sociale d’un groupe.
Ce que je sais, ce que je crois, c’est que l’Evangile est un message sans ambiguïté qui, dans ces circonstances dramatiques, va paraître tout aussi odieux que le fondamentalisme terroriste. « Aimez vos ennemis ; priez pour ceux qui vous persécutent ! » Quel scandale ! Comment annoncer ce message aux familles des victimes lâchement assassinées ?
Penser un seul instant que l’homme puisse être l’ennemi de Dieu et qu’il faut s’en débarrasser pour qu’il laisse sa place à Dieu, ne peut être qu’une idéologie humaine, diabolique, malfaisante.
La vengeance sera toujours la réponse spontanée de l’être humain face à la violence, à la haine, à l’ignominie. Mais un autre chemin est possible
Tuer au nom de Dieu n’est-il pas la réponse inhumaine à la terrible rancoeur de nos cœurs ?
Aimer au nom de Dieu ne peut-il pas être la réponse sur-humaine à la légitime colère qui monte de nos cœurs face à la méchanceté de notre prochain ?
J’ai décidé d’aimer en dépit de tout, en suivant les pas de Jésus qui nous montre le chemin. « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! »