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 Le presbytère virtuel d'un prêtre

Le presbytère virtuel d'un prêtre

Site d'un prêtre catholique engagé au cœur du monde... Voici mon presbytère virtuel, sans porte ni sonnette. Entrez, et venez voir ! Vous voulez voir à quoi ça ressemble un cyber curé ? Venez donc faire un tour chez moi ! La vie c'est trop important pour ne pas la réussir ! .... . . C'est aussi mon objectif ... Pas vous ?


Interrogations pastorales

Publié par Miniritou sur 16 Septembre 2013, 09:26am

Catégories : #coups de gueule, #baptêmes, #mariages, #pastorale, #paroisse, #curé, #conscience

Je sors de la messe dimanche dernier. Un vide-greniers a lieu dans la commune. En passant a proximité, je remarque le jeune N. 14 ans, baptisé en juin dernier, se promenant avec toute sa famille…

Où sont les chrétiens à l’heure de la messe ? Au vide grenier !!! Douloureux constat pour le pasteur que je suis de percevoir la légèreté, la superficialité de bien des démarches de foi actuelles…

Pourra-t-on longtemps encore se contenter d’accueillir à bras ouverts, comme le Père de la parabole du fils prodigue, tous ceux qui se présentent, sans attendre d’eux, une parole sincère et vraie de conversion et d'attachement au Christ ?

La tension permanente entre l’attitude bienveillante et accueillante envers tous que l’Eglise manifeste en ouvrant largement ses portes à tous ceux qui demandent un sacrement, et la bienveillante et ferme exigence de vivre un chemin de foi dans la durée pour accéder aux sacrements, sans en faire pour autant une récompense pour les « purs », les « intègres », les « parfaits »… Cette tension est de plus en plus palpable.

  • Je baptise des enfants qui n'ont que peu de chance de recevoir une éducation chrétienne. Parfois, même les aînés baptisés ne sont pas catéchisés...
  • On fait faire la première communion à des enfants qui n'ont jamais été à la messe de leur vie. Cette première communion sera même pour certains leur dernière...
  • Des adolescents demandent la confirmation, mais l'engagement chrétien pour eux est un rêve, sans décision et engagement personnels pour la vie en Eglise et la vie spirituelle.
  • Nombre de mariages que je célèbre sont désolants : je rencontre des couples sympathiques, mais qui n'ont pas perçu grand chose de la sacramentalité de leur amour...

Dans mon ministère de curé de paroisse, vais-je encore longtemps tenir ce grand écart entre ce que je crois, ce qui est pour moi essentiel, la valeur, le poids des sacrements pour une relation d’amour avec le Seigneur, et ce que beaucoup de gens me demandent : un peu de religiosité, une tradition familiale, une célébration qui soit « belle, mais pas trop longue »…

Quelle souffrance immense de faire ce constat quasi généralisé : les célébrations sacramentelles ou religieuses deviennent pour beaucoup un cirque spirituel qui donne un spectacle hermétique et inaccessible à cause d’une indifférence et d’une ignorance totales. En conscience, pourrai-je admettre longtemps que l'on piétine, même sans intention mauvaise, ce qui est pour moi si précieux, si sacré ?

Quand je mets tout mon cœur à célébrer un baptême ou un mariage et que les assemblées donnent l’impression d’un vaste foutoir joyeux et imperméable à l’invisible, ça fait mal, ça fait très mal … Jusqu’à quand vais-je tenir… Jusqu’à quand ?

Interrogations pastorales
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M
Courage cher père! Et puis vous n'êtes pas seul,nous souffrons avec vous<br /> J'ai connu ce genre de souffrance, mais en tant que mère et épouse<br /> Je me marie avec un homme aux valeurs chrétiennes, sauf gros problème! il ne veut rien savoir de la messe, pour lui les pratiquants sont des hypocrites<br /> Nous nous marions à l'Eglise, nous baptisons no enfants, et tout le monde ne pense qu'aux photos et dragées !<br /> Je me sentais très seule,car aucun croyant parmi ma famille<br /> Notre fille décéde 5 ans après d'une maladie<br /> La descente aux enfers commence mais il faut tenir, notre fils qui nous reste a 1 an<br /> Mon mari va si mal, qu'il accepte de chercher à comprendre et s'accroche à Jésus<br /> Nous rencontrons de saints prêtres qui nous guident, et ce mari incroyant est devenu un fou de Jésus qui nous mène toutes les années à Lourdes,ne risque pas de rater une messe récite le bénédicité et prie son chapelet et en famille le soir<br /> Et pourtant je m'étais découragée de voir son comportement pour le baptême de nos enfants!<br /> Le premier à souffrir de tout ça, c'est Jésus, et vous êtes sur la croix avec lui<br /> Mais vous n'êtes pas seul,tous les chrétiens vous accompagnent et souffrent pour vous avec vous
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S
courage Xavier je sais que sais dur à vivre mais les voix du Seigneur sont impénétrables!!!!!!!
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G
L'image qui me vient est empreinte à la fois de mon - encore - grande inexpérience en la matière, et de la fougue et la jeunesse enthousiaste des débutants. Toutes proportions gardées, c'est un peu comme un boulanger qui regarderait les gens entrer dans sa boutique, et s'adresser à son épouse à la caisse. Les uns entame la discussion, prennent et donnent des nouvelles, d'autres c'est bonjour/bonsoir, parfois avec un sourire, d'autres fois non, d'autres encore se contenteront d'un sec &quot;1 baguette !&quot; sans mêle un &quot;s'il vous plaît&quot;...<br /> Le boulanger, éperdument amoureux de son épouse (ben oui, quand même) est heureux de voir les gens sympathiques avec elle, mais voudrait mettre à la porte, et vite, ceux qui ne prennent pas la peine de rendre la politesse à sa femme. Car il est blessé. Blessé, car il voit en elle la plus merveilleuse personne qui soit, et pour qui, à ses yeux, cela vaut la peine de quitter tout le reste.<br /> Mais voilà, il sait bien aussi que ces gens-là ont besoin de manger... Peut-être qu'ils ne s'en rendent pas compte, mais lui le sait. Alors il va quand même donner le meilleur, car peut-être qu'un jour, ces personnes se diront : &quot;Elle était quand même bien sympathique cette boulangère...&quot; Mais ça, il ne le saura jamais...<br /> Alors autant tout donner, même si nous sommes blessés de voir l'Épouse aussi peu considérée, peut-être qu'un jour la seule référence directe et personnelle qu'ils auront de l'Église sera une &quot;belle célébration&quot;... Mais cela, nous ne le saurons qu'au ciel !! ;-)
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H
Cher Père je comprends votre désarroi toutefois je pense, en vous écoutant au regard de pitié que Jésus avait si souvent sur les foules...<br /> Comment peut-on comparer le cheminement qui est le votre (toutes vos heures de formation pour devenir prêtre, toutes vos heures de lecture, de méditation, de prière, de cheminement de foi, dans les rencontres, l'apostolat, les célébrations...) comment comparer ce temps avec celui que nos contemporains d'aujourd'hui y consacrent ? <br /> Les manques car il s'agit de bien de manques dans les demandes faites à l’Église ne datent pas d'aujourd'hui... Manques de formation, de connaissance personnelle du Christ, de Sa Parole, sont plus qu’évidents.<br /> Et pourtant... je suis persuadé que la soif est là, une petite flamme qui veille, présente en chacun, et qu'il suffit parfois de peu de chose pour la faire resurgir, pour la ranimer... Je vois justement comme une preuve de cette présence parfois bien cachée toutes ces demandes faites à l’Église pour un baptême, une communion, une confirmation ou un mariage... <br /> <br /> Mais cher Père, ces gens viennent parfois de loin... viennent avec peu de bagages &quot;intellectuels&quot;, de connaissances théologiques, et pourtant ils viennent ! Ils vous sollicitent... Aujourd'hui ces démarches coûtent beaucoup pour certains. Il est plus difficile de sonner à la porte d'un presbytère aujourd'hui qu'il y a 40 ou 50 ans...<br /> Ces demandes ne sont même plus portées par un climat social favorable. <br /> <br /> Alors je vous en prie continuez de les accueillir même avec toutes leurs fragilités, leurs faiblesses... c'est peut êter d'abord à eux, pour eux que votre ministère peut prendre tout son sens. J'aime notre pape nous dire de quitter nos sacristies... pour aller vers les périphéries de l'existence. Même un vide-grenier peut être un lieu de Révélation...<br /> Un chrétien qui va tous les dimanches à la messe... mais qui souhaite une Église plus proche et servante de notre humanité...<br /> Bien cordialement<br /> Hervé.
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