Combien de parents ou de grands parents se désolent de ce que leurs enfants ne sont pas baptisés ou n’ont pas de vie chrétienne explicite ! Cet héritage familial si précieux, les nouvelles générations n’en ont apparemment plus grand-chose à faire alors qu’il était l’ADN de nos ainés !
A force de désolation, on en finirait par perdre l’Espérance, ce qui serait fort dommageable étant donné que c’est bien l’Evangile qui nous invite à garder la foi, à temps et contre-temps ! Le temps de l’espérance, c’est le temps des semis, pas des moissons !
Il faut donc que nous soyons bien au clair sur ce que signifie transmettre la foi : C’est d’abord une histoire de semis ! Notre responsabilité commune nous engage à semer trois réalités essentielles, et nous oblige à lâcher prise sur une réalité spirituelle. NOUS NE SOMMES PAS RESPONSABLES de l’expérience spirituelle que chacun peut faire, doit faire pour rencontrer le Dieu vivant et s’attacher à lui, à son message, à ses commandements. On ne peut pas avoir la foi par procuration ! L’expérience spirituelle est une affaire intime qui regarde chacun dans sa relation avec Dieu. Profaner ce jardin secret serait d’ailleurs une grave faute.
Par contre, dans la transmission de nos convictions, NOUS SOMMES RESPONSABLES DE TROIS CHOSES FONDAMENTALES :
- Nous sommes responsables du PATRIMOINE qui nous a été transmis et que nous devons transmettre : la Bible, l’histoire sainte, les monuments, les œuvres qui sont patrimoine mondial de l’Humanité. Ainsi, visiter une église avec ses petits-enfants, faire découvrir le trésor universel qu’est la Bible, expliquer une œuvre d’art une un Requiem de Mozart est un devoir pour tout chrétien ! Notre foi s’enracine sur un beau patrimoine dont nous sommes les détenteurs et les témoins !
- Nous sommes responsables des REALITES RITUELLES : l’homme est un être rituel : et la foi est porteuse de rites qui engagent le corps et le cœur pour les orienter vers le monde invisible ! Signer le pain avant de le couper, allumer une bougie avec un enfant à l’église, porter des fleurs au cimetière…
- Nous sommes aussi et surtout responsables d’UN ART DE VIVRE selon notre foi en Christ ! Et c’est sans doute, de loin, ce qui est le plus important : honorer et transmettre le Christ en semant de l’amour, de la miséricorde, de la bienveillance, de la délicatesse, de la joie et de la charité ; savoir donner sans arrière-pensée, sourire et être parfois candide sans être naïf. Tout ce que le monde rejette et qui est évangélique, voilà notre combat, voilà ce que nous devons semer sans nous lasser afin de transmettre ce que Jésus nous a enseigné ! Et il faut que nous disions à moment donné que nos paroles et nos actes nous sont inspirés par Jésus et par son Evangile !
Au fil des siècles, la foi s’est nourrie de l’expérience humaine et spirituelle de chaque génération, toujours en quête de l’Infini. Aujourd’hui plus que jamais, transmettre nos valeurs et transmettre notre foi est un choix qui suppose que nous réalisions que la foi ne se transmet pas comme on transmet un héritage, mais par contact contagieux d’un témoignage à contre-courant de l’esprit du monde : « L'homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou s'il écoute les maîtres, c'est parce qu'ils sont des témoins. » (Pape Paul VI - audience du 2 octobre 1974)