Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
 Le presbytère virtuel d'un prêtre

Site d'un prêtre catholique engagé au cœur du monde... Voici mon presbytère virtuel, sans porte ni sonnette. Entrez, et venez voir ! Vous voulez voir à quoi ça ressemble un cyber curé ? Venez donc faire un tour chez moi ! La vie c'est trop important pour ne pas la réussir ! .... . . C'est aussi mon objectif ... Pas vous ?

La schizophrénie des mal-croyants

Publié le 11 Septembre 2022 par Miniritou in révolte, Dieu, croyants, scandales, Mal, schizophrénie, qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu, foi, espérance

La schizophrénie des mal-croyants

Comme il est courant dans la vie du prêtre que je suis de rencontrer des personnes révoltées devant la maladie ou un deuil cruel qui les terrasse ! « Un Dieu qui me prend ma fille à 20 ans, ce n’est pas possible de croire en lui ! » Qu’est-ce qui provoque ces situations qui conduisent à mettre Dieu en accusation et à le condamner, à le rejeter ? Devant des drames si courants qui touchent et anéantissent autant la vie que la foi de ces personnes, il faut quand même essayer de cerner le processus qui conduit inéluctablement à rejeter un Dieu qui serait l’odieux chef d’orchestre de nos malheurs et des épreuves qui nous anéantissent.

Le Dieu de la bible, le Dieu de Jésus-Christ nous propose un chemin exigeant : chemin d’amour de Dieu et du prochain, chemin de pardon. Il nous invite aussi surtout à avancer en mesurant que nous ne devrions pas nous attacher à ce qui passe, sous peine d’être déçu ou brisé : « Si quelqu’un vient à moi, dit Jésus, sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. » (Evangile de Luc 14, 26). Le choix qui se pose, en lisant cette parole, ne peut pas conduire vers une contradiction avec le commandement d’aimer son prochain, bien au contraire : Dieu ne demande pas d’aimer moins ou de nous détourner de nos parents, de notre conjoint ou de nos enfants, mais de les aimer mieux !

Aimer son physique, son travail, son jardin ou son chien, aimer le sport ou consacrer toute sa vie, son temps son énergie pour ses enfants peut devenir une idolâtrie qui conduit inéluctablement à concevoir un Dieu, qui, tôt ou tard va nous amputer de notre raison de vivre : la perte de notre beauté, la disparition d’un conjoint, la mort du chien ou la destruction de sa récolte après un orage de grêle devient un événement insurmontable, écrasant et accablant. Et Dieu devient donc le responsable naturel, le coupable idéal de ce malheur. C’est une schizophrénie délirante de reprocher à Dieu les conséquences de nos choix et de nos priorités auxquelles il nous exhortait à renoncer. La préférence évangélique est avant tout une question de choix réfléchi et raisonnable. C’est pourtant bien vrai qu’en son Fils Jésus, il nous appelle à nous attacher aux choses qui demeurent. « Renoncer à tout ce qui nous appartient » pour être disciple du Christ (Luc 14, 33) ne consiste pas à aller se réfugier dans une cabane au fond des bois en vivant comme au Moyen-Age, mais à définir nos priorités dans les réalités qui demeurent pour acquérir un juste rapport aux choses de ce monde. Idolâtrer son mari, sa femme, ses enfants ou sa belle voiture conduit tôt ou tard à une décevante ou révoltante expérience. Pour y échapper, Il faut arrêter de croire en un Dieu bouche-trou !  Il faut aussi écouter ce qu’il nous dit sur Lui, le Créateur et sur nous, ses créatures !  Il est sans doute également nécessaire de prendre le temps de faire un état des lieux :  en commençant pas s’assoir et en réfléchissant à nos priorités et à leurs conséquences.

 

Commenter cet article