« Là où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie » affirmait St François de Sales. S’il faut dénoncer, rejeter et condamner toute forme de discrimination, de racisme ou de ségrégation, faut-il pour autant ériger cette cause en idéologie totalitaire ? Le racisme est une forme de violence dans une société qui canonise la liberté individuelle comme absolu, qui promeut une morale libertaire et, en même temps, va dénoncer ces comportements individuels comme inacceptables. Il s’agit d’une schizophrénie incompréhensible !
Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, affirmait le 10 juin dernier : « La violence est partout dans nos sociétés. Sans doute était-elle cachée. Sans doute la violence est-elle inhérente à la vie sociale : le groupe dominant a toujours du mal à laisser une place réelle aux groupes minoritaires ; les groupes minoritaires ont du mal parfois à supporter leur condition avec patience, et parfois ils ont des raisons d’exploser ; la capacité d’un groupe d’accepter qu’un de ses membres ait un comportement différent de celui de la grande majorité est forcément variable. »
C’est la même schizophrénie qui fait que les policiers et gendarmes, un jour adulés et applaudis face au terrorisme, sont accusés sans nuance de comportements racistes. Comme les soignants décorés pour leur engagement sans faille durant la pandémie, seront peut-être les oubliés de la République quand ils auront quitté le devant de la scène médiatique.
On ne peut pas surmonter par des lois ou des manifestations des comportements et des idées qui sont vieilles comme le monde et qui nous concernent tous ! Oui, tous ! On peut être raciste anti-noir ou anti-blanc, mais il y aussi des racistes contre les pollueurs, les jeunes bruyants, ou les chauffards inconscients... On est tous le raciste de quelqu’un !
La seule issue, bien éloignée des préoccupations de beaucoup aujourd’hui, est de croire que Dieu est capable de nous transformer individuellement et collectivement. Ainsi, Mgr de Moulins-Beaufort ajoutait : « La violence, selon le livre de la Genèse, est tapie à notre porte à tous. Personne ne peut trop vite se dire innocent de ce genre d’attitudes, quoi qu’il en soit de ses intentions. Nous savons que la différence des cultures et des histoires est éprouvante. (…) Au milieu du monde, les chrétiens portent et ont toujours à porter l’espérance que les humains sont appelés à constituer une communauté et même une communion, où tous portent chacun et chacun porte tous, communion qui est une annonce de la vie éternelle. »
Les chrétiens et tous les hommes de bonne volonté qui aspirent à un autre monde reçoivent cet appel « qui est la liberté de vivre autrement que le monde, non pour condamner le monde mais plutôt pour aider les hommes et les femmes à s’ouvrir à l’espérance d’une vie plus humaine qui soit divinisante. »