40 ans après la loi Veil dépénalisant l’avortement, force est de constater que si ceux qui s’opposent à l’IVG n’ont pas baissé les bras, il faut bien reconnaître que l’Etat et les associations qui militent pour ce « droit » font de l’avortement le sujet par excellence de la défense des femmes, au point de diffuser la pensée selon laquelle s’opposer à l’avortement, c’est s’opposer à la femme et à son émancipation.
Il est même question en 2022 de faire de ce droit un article constitutionnel...
Pourquoi l’avortement est-il un sujet si délicat ?
Parce que, malgré les millions d’€uros d’argent public pour faire croire que l’IVG est un acte banal, anodin et sans conséquence, la conscience humaine reste souvent tracassée par cet acte qui consiste, qu’on le veuille ou non, à éliminer la vie naissante, un embryon avec un ADN unique qui constitue le commencement d’un être humain en devenir, qui a déjà en lui-même tout pour se développer, sauf le temps qu’on ne lui accorde pas...
La propagande d’Etat, la communication à sens unique qui vise à dédramatiser l’IVG sans, ou si peu, responsabiliser les personnes en soulignant la portée de cet acte, tout cela est voué à l’échec parce que fondé sur des mensonges. On peut enfumer la conscience collective. On peut banaliser et rendre gratuit un acte médical qui tue la vie, on peut même contraindre les consciences des médecins. Il n’empêche que le mot aseptisé et socialement correct d’IVG pour évoquer l’avortement est un échec : un projet avorté, une expérience avortée souligne l’échec. Il ne s’agit nullement de contraindre les consciences ou de culpabiliser les femmes qui vivent ou subissent cet échec : « Nous sommes appelés à former les consciences, mais non à prétendre nous substituer à elles », affirmait le pape François après le synode sur la famille (Amoris Laetitia, § 37) Il est pourtant aujourd’hui nécessaire de dénoncer la pensée unique qui veut réduire au silence les personnes et les institutions qui osent dénoncer la politique du « tout avortement ».
- Pourquoi favoriser l’avortement sans donner davantage de moyens aux jeunes femmes qui donnent la vie ?
- Pourquoi ne pas encourager et faciliter une politique familiale d’adoption ? Tant de couples vont à l’autre bout du monde chercher un enfant …
Je prétends, j’affirme que la politique de mort, la politique anti-nataliste menée dans notre pays est un mensonge effrayant qui est l’œuvre occulte de lobbies puissants, ayant des intérêts commerciaux et financiers : laboratoires pharmaceutiques, cliniques, associations de planning familial subventionnées pour aider les femmes à avorter et non pour les accompagner dans leurs détresses…
Certes, si certains sont favorables à l’avortement, même parmi les chrétiens, c’est sans doute le résultat d’une anesthésie de la conscience collective qui réfute à l’embryon le statut de personne à part entière. Pourtant, encore une fois, le bon sens parle de lui-même : une femme qui tombe enceinte ne va pas dire : « j’attends un embryon, un fœtus… » mais bien « j’attends un bébé !» C'est juste une affaire de bon sens ... Ou encore : pourquoi la fausse couche d’un bébé désiré, même au bout de quelques semaines, est-il ressenti comme un drame humain et un traumatisme psychologique ? Pourquoi l’IVG est-il limité à 12 semaines en France, au-delà des considérations médicales ? Après tout, un enfant, pardon, une « grossesse » non désirée à 12 semaines, le sera-t-elle davantage à 15 ou 20 semaines ?
Le bon sens, le bon sens doit nous faire réagir ! Il ne s’agit pas encore une fois de rejeter le libre choix de chaque personne à donner ou non la vie à un enfant, mais de dire la réalité de l’expérience, ses enjeux, ses conséquences, et d’éclairer chaque femme en toute neutralité.
La récente intervention de la ministre des familles, Laurence Rossignol, dénonçant un « délit d’entrave numérique » de la part de sites internet qui ne proposent pas la solution unique et inique de l’IVG, est consternante. La dictature de la pensée progresse. Et les questions de vie et de mort, les questions sur l’amour, sur la sexualité, sur le mémoire historique, sur la liberté religieuse et sur les fondements de notre société sont délicates et font l’objet d’attaques pernicieuses. Que le bon sens, et non la morale, ni les idéologies partisanes, nous éclaire et nous aide tous à œuvrer pour le Bien commun et à choisir ce qui fait grandir l'Humain.