Dans le dictionnaire, nous lisons : « Pratique religieuse consistant en une privation complète ou partielle de nourriture. »
Le jeûne que notre foi nous propose, particulièrement durant le carême, mais pas uniquement, peut être un effort de privation alimentaire. Dans notre société de surabondance, se priver de viande ou d’un aliment qui nous tient à cœur est une pratique qui est lié à la vertu de maîtrise de soi. Si le jeûne n’a pas d’ambition amaigrissante, il peut trouver des modalités variées : se priver de télévision, user de son téléphone avec plus de distance, réduire sa consommation de tabac ou d’alcool sont des privations plus en phase avec notre société. Mais cette abstinence est conditionnée à la foi en Dieu : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute Parole venant de la bouche de Dieu » (Matthieu 4, 4) et au désir de conversion pour une plus grande disponibilité au frère : « Le jeûne qui me plait, dit le Seigneur n'est-ce pas faire tomber les chaines injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés; partager ton pain avec celui qui a faim, recueillir chez toi le malheureux sans abri, couvrir celui qui est sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable. » (Isaïe 58, 6) Et les chantiers, en ce domaine,sont nombreux et urgents !
Le carême de l’estomac, s’il n’est pas enveloppé de foi et de charité, n’a pas grande valeur aux yeux du Seigneur. « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » est l’appel qui a résonné à nos oreilles lors de l’imposition des Cendres. Le jeûne est un moyen pour vivre cette conversion. Et il n’est pas seulement utile et fécond pendant le carême...