En ce temps de rentrée, me revoici à nouveau confronté à la délicate question du bénévolat : je repars en quête de catéchistes, d’animateurs de jeunes pour l’aumônerie, les scouts qui cherchent des chefs, des accompagnateurs pour le MEJ. Je suis en attente de trouver des personnes pouvant assurer le service de la sacristie, pouvant assurer des visites fraternelles auprès des malades. Je me demande aussi qui va pouvoir prendre en charge la responsabilité de l’équipe locale du Secours catholique. Je ne parle pas des questions de comptabilité, question d’entretien des églises, des petites mains qui assurent en toute discrétion le balayage, le fleurissement des églises… Innombrables tâches bien matérielles, mais toujours au service de notre communauté !
Face au manque cruel de bonnes volontés, je me rappellerai de tous ceux qui auront décliné l’invitation peut-être trop rapidement : « je ne sais pas ; je ne suis pas capable… je n’ai jamais fait ça. Je suis trop âgé pour donner… » et qui auront sans doute perdu une occasion inavouée de recevoir bien plus que ce qu’elles auraient pu donner.
Face à la pénurie constante de bénévoles dans ma paroisse, je penserai à ces personnes croisées furtivement ici ou là, qui s’activent sans limite pour faire vivre leur passion : jardinage, collection de timbres ou de poupées ; amateurs d’art qui courent les expositions ; fans de sport qui ne ratent aucune compétition… Et je repenserai toujours à ces refus honteux de donner un peu de temps pour servir les hommes, prétextant un manque de temps évident dans un agenda tout consacré aux objets ou aux choses inanimées.
Face à l’absence de personnes prêtes à donner gratuitement, je sais que le petit nombre de personnes déjà engagées seront sollicitées au-delà du raisonnable, pour faire face aux demandes. Je sais que ces personnes, même surexploitées, seront heureuses d’accomplir leur engagement même si ça leur coûte et les oblige à renoncer à d’autres choses !
Face à pareille situation, comme curé, je pourrai me décourager, et baisser les bras, en prétextant que je ne peux pas tout faire ou que la charge est trop lourde. Mais je choisis le parti-pris de l’espérance, avec la ferme résolution de faire ou d’accompagner ce qui est possible et de laisser au Maître de l’impossible, le soin de faire à sa manière ce que nous ne pourrons pas assumer concrètement !