Un jour je partirai, seule, sur le chemin
Je me retournerai vers ceux que j’ai laissés,
Et puis je leur dirai : « Au revoir mes amours »
Alors j’avancerai, dans une joie secrète
Vers Celui qui m’attend depuis l’éternité,
Sans crainte et sans regret, encore toute de terre,
Mais déjà libérée au profond de mon cœur
Pauvre en haillons, pieds nus, vers le festin d’Amour,
Vers le Père qui m’aime, et qui me tend les bras.
Et là j’emmènerai mon compagnon de route,
Qui m’aura précédée ou bien qui me suivra ;
Peut-être sera-t-il toujours à mes côtés
Pour retrouver le Père au destin de l’Amour.
Nous crierons le regret de nos fautes passées
Nous nous prosternerons, tous deux dans la poussière
Possédés par la flamme indomptable et brûlante
De cet Amour qu’enfin nous aurons reconnu.
Nous ne serons plus rien que désir et louange,
Nous verrons ce jour-là ce que nous attendons.
Notre cœur transformé ne sera plus que cendres
Mais une vie nouvelle de lui sera née.
Et nous saurons enfin ce qu’est la joie ardente
Dont nous n’avons ici qu’un pâle échantillon
Qui pourtant nous suffit pour n’être plus qu’attente…
O Seigneur, qu’il est bon d’aller vers Ta maison…
Odette COMPAGNON (+ 2001)