Dans son message de carême 2011, le pape Benoît XVI affirme que « la période du Carême est un temps favorable pour reconnaître notre fragilité ». Des fragilités, nous en connaissons tous, nous en vivons et en subissons tous, même si souvent nous sommes tentés de les nier, de les évacuer. Et la plus grande des fragilités que nous avons à accueillir est notre risque permanent de mourir. Nous savons cette issue inéluctable, mais nous nous efforçons de ne pas trop y penser… Nous pensons du coup vivre mieux… est-ce que nous vivons vraiment mieux ?
La mort autour de nous, en nous, est une invitation pour la vie : que la force de notre vie soit fondée sur notre conscience de la mort. « Vivre chaque jour comme s’il était le dernier et y investir le meilleur de soi-même, c’est déjà donner un sens à sa vie. (…) Le carême chrétien prend alors une importance et une gravité qui vont bien au-delà de l’abstention de nourriture, de cigarettes… Il nous pose la question essentielle : que faisons-nous de notre vie ? » (Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran, assassiné en Algérie en 1996)
Benoît XVI ouvre des perspectives : « Notre immersion dans la mort et la résurrection du Christ, par le sacrement du Baptême, nous pousse chaque jour à libérer notre cœur du poids des choses matérielles, du lien égoïste avec la «terre», qui nous appauvrit et nous empêche d’être disponibles et accueillants à Dieu et au prochain. »
Et si ce carême était pour nous l’occasion de regarder la mort en face ? Et de prendre la mesure de nos actions et de nos actes qui peuvent prendre une intensité particulière justement, parce que nous sommes fragiles et mortels !