Avez-vous remarqué combien notre société égalitariste et anti-discriminante veut paradoxalement à tout prix promouvoir la vie et aussi la mort ?
D’un côté, la Procréation Médicale Assistée (PMA) doit être généralisée pour toute femme, quelle que soit son statut, sa situation, si elle veut pouvoir porter et donner la vie à un enfant. Quitte à ce que cet enfant soit volontairement de manière planifiée, amputé définitivement de père.
D’un autre côté, le suicide assisté, l’euthanasie active, trouve de plus en plus de soutiens dans l’opinion publique et sera tôt ou tard légalement autorisé et encouragé.
D’un côté, la souffrance légitime de femmes qui désirent un enfant, leur enfant, pas un enfant d’un autre, pas un enfant adopté !
De l’autre côté, la souffrance accablante, physique ou psychologique, d’un malade qui redoute la déchéance de son corps et le non-sens d’une vie sans perspective.
Si l’on ne trouve pas bientôt la solution médicale et technique pour qu’un homme puisse porter et accoucher d’un enfant, on serainévitablement amené à généraliser le commerce (équitable ?) d’enfants qui seront achetés ou vendus pour satisfaire un homme célibataire en mal d’enfant. La « Gestation pour Autrui » est une belle expression altruiste et humaniste qui équivaut de manière plus prosaïque à une « Grossesse Lucrative par Procuration ».
Dans une perspective transhumaniste, il est bien temps que la technique et la recherche médicale puisse enfin fabriquer des spermatozoïdes ou des ovocythes en dehors de tout apport de matériau biologique d’origine humaine.
La P.M.A. comme l’euthanasie sont les fruits et la conséquence d’une société hyper individualiste où chacun à la droit de vie et de mort sur lui-même et, dérive ô combien inquiétante, sur l’autre : qu’il soit petit être vivant sans défense, ou personne affaiblie et dépendante. C’est pour cela que c’est très « tendance » !
Le mystère de la vie, comme le mystère de la mort, pensés philosophiquement dans un auto-référentiel individualiste, sont des impasses : être en capacité de se donner la vie à soi-même et éviter de pouvoir vieillir ou mourir sont encore des utopies scientifiques. Mais, qui sait, peut être pas pour longtemps ?