Nombreux sont aujourd'hui les couples qui demandent le baptême pour leur enfant. Plus d'un enfant sur deux nait dans un couple non marié. En tant que prêtre, je suis assez étonné et interpellé par cette situation, comme si le baptême de l'enfant n'avait rien à voir avec la manière de vivre des parents.
Il est vrai que dans certains couples, une difficulté se pose pour les parents qui ne partagent pas la foi. Ce que je vais exprimer ici méritera donc d'être nuancé dans les cas particuliers, lorsque un seul parent souhaite partager sa foi avec son enfant, sans que l'autre parent y fasse obstacle, mais sans s'investir non plus dans la démarche.
A la célébration du baptême, l'Eglise demande que les parents s'engagent en conscience à donner une éducation chrétienne pour leur enfant. Sinon, à quoi bon baptiser ? Pourquoi semer une graine si elle n'a aucune chance d'être arrosée ?... Les parents, en s'engageant pour leur enfant, décident de tout faire afin qu'il puisse découvrir le Christ, apprendre à l'aimer et à le suivre.
Or on sait bien que le seul chemin éducatif qui soit pleinement cohérent est celui de l'exemple : fais ce que je dis parce que c'est ce que je fais !
Alors donc, une question se pose : comment être capable de s'engager pour l'enfant quand on n'est pas capable, pas prêt, à s'engager soi-même dans la fidélité, dans la durée, pour une vie conjugale placée sous le regard de Dieu, par le sacrement du mariage ? Le choix de Dieu ne serait -il valable que pour les enfants ? Paradoxe de notre temps !
En prenant acte de la situation de beaucoup de couples, n'est-il pas nécessaire de redonner du sens à la parole donnée, à l'engagement, fut-il un engagement devant Dieu ?