Depuis des années, de manière très lente et très insidieuse, le lien de beaucoup de chrétiens à la pratique dominicale est devenu ténu, comme facultatif et presque inutile : aller à la messe chaque dimanche est presque une exception ; rares sont les chrétiens assidus qui font un effort hebdomadaire pour participer au Repas du Seigneur. L’éloignement géographique de la messe quand on habite en milieu rural, et la société individualiste et consumériste ont, peu à peu, laissé penser aux chrétiens que la messe, c’est « comme je veux, quand je veux ».
Ce confinement aura au moins eu l’avantage de montrer qu’une petite minorité de chrétiens sont encore conscients que nourrir sa foi à la table eucharistique, c’est une question de vie ou de mort !
Les paroisses redoublent souvent d’efforts pour proposer des « messes des familles », des célébrations de Noël chaleureuses et joyeuses, des messes dominicales mieux préparées que par le passé, proposant formations pour les lecteurs, animateurs, équipes d’accueil. Force est de constater que ces efforts sont insuffisants tant que les chrétiens cultiveront l’esprit relativiste qui touche toute la société dans son rapport au vrai, au bon, au bien. « Tout se vaut » !
Si la messe est facultative pour nos âmes chrétiennes, comme nos gouvernants l’ont laissé croire dans le confinement en fermant les églises et en ne donnant aucune restriction aux temples de la consommation que sont les supermarchés, il suffirait donc de nourrir nos corps pour rester vivants ? En même temps, on commence à envisager les ravages psychologiques du confinement. Etrange schizophrénie d’Etat…
La messe est essentielle et vitale pour un chrétien : s’abstenir, ou se détacher de cette vérité, c’est prendre le risque d’une anémie spirituelle, d’une carence qui va s’installer sans bruit pour déconstruire la foi : si tant de chrétiens perdent la foi sans s’en apercevoir, c’est, à mon sens, à cause de leur jeûne eucharistique assumé ou choisi par défaut : relativiser l’importance de la messe, c’est accepter de laisser son âme à l’abandon, qu’on le veuille ou non.
Ce qui est vrai de la messe l’est tout autant pour le mariage ou le baptême : « être mariés ou pas, c’est kif kif du moment qu’on s’aime ! » De toutes les façons : recevoir un sacrement sans la foi, c’est un peu comme si on essayait de vendre de la glace aux esquimaux !