Voici une affirmation qui détruit l’humanité en toute innocence, une idée capable d’anéantir l’être humain. Cette affirmation, c’est la conviction que « chacun porte en soi une vérité, sa vérité. A chacun sa vérité puisque nous sommes différents… » Cette manière de pensée, envoie à la poubelle des arguments rationnels qui devraient pourtant, avec un peu de jugeote, être acceptés comme dénominateur commun à l’humanité entière, quel que soit le contexte culturel et social, et par delà les convictions philosophiques ou religieuses.
Or, il semble que même la vérité fondamentale de notre humanité, soit niée, haïe. Comment peut-on en arriver là ? Comment peut-on, en toute bonne conscience, admettre que l’homme et la femme ne sont pas naturellement complémentaires ? Comment peut-on envisager la théorie d’une équivalence anthropologique du modèle hétérosexuel et du modèle homosexuel ?
Comment peut-on nier ce que la psychologie moderne admet de manière évidente : la nécessité théorique d’un modèle paternel et d’un modèle maternel pour un épanouissement équilibrant ?
On peut trouver évidemment des contre-exemples. Mais la vérité est-elle dans l’exception ? Pourquoi prendre des cas particuliers pour justifier et revendiquer un nivellement par le bas de l’anthropologie naturelle ?
Un autre sujet, tout aussi brûlant, doit nous faire réfléchir. Pour justifier l’avortement, on nie le fait que le fœtus soit un être humain. On lui retire ses droits humains pour justifier le désir de toute-puissance sur la fécondité, sur la reproduction humaine. Toute la science, toutes les découvertes médicales, tous les arguments, jusqu’au plus profond de la conscience humaine crient la réalité et la vérité de la vie humaine au moment de la fécondation. Un être humain unique existe depuis sa conception. Tout le patrimoine génétique est là. Il ne reste à l'enfant qu'à se développer dans le ventre de sa mère, et bien après. Nier cela, pour des raisons de confort, pour soutenir une idéologie pro-avortement, c’est haïr la vérité. C’est refuser une évidence qui est inscrite dans la nature.
Les plus grands crimes contre l’humanité sont des génocides ignobles. Ils sont tôt ou tard dévoilés au grand jour. Un des grands crimes contre l’humanité est de nier la nature de l’Homme : sa dignité et sa grandeur.
Parler de l’homosexualité, ce n’est pas parler des homosexuels : on ne peut réduire une personne à ses actes, tout comme une personne handicapée ne se résume pas à son handicap. L’homosexualité de manière générale, la famille revendiquée homoparentale, érigées en modèle de vie, l’avortement perçu comme une avancée pour le droit des femmes sont des crimes contre l’humanité. N’oublions jamais de respecter et d’accueillir un frère homosexuel, une femme qui a souhaité un enfant en étant lesbienne, une fille qui a subi un avortement. Ne leur jetons jamais à la figure nos principes moraux culpabilisants. Mais élevons chaque être humain dans la conscience que sa vie, ses actes, ses idées, fussent-ils majoritaires, ne peuvent jamais servir de levier pour changer ce qui nous dépasse tous : l’être humain est toujours plus grand que ce qu’il montre de lui-même.
Dans ma vie de prêtre, dans mes rencontres, les échanges, les confidences, j’ai toujours à cœur d’accueillir fraternellement chacun avec son histoire, sa grandeur et sa fragilité, car je suis, moi aussi, grand mais tellement pauvre et fragile.