Face aux responsabilités qui lui sont confiées, un homme politique, un prêtre, un homme public, a un devoir d’exemplarité. Jusque dans sa vie personnelle, la société qui donne sa confiance à un élu cherche en retour à pouvoir compter sur son désintéressement, son indépendance et son intégrité morale. Personne n’est à la hauteur : l’Evangile de la vie et de la miséricorde de Dieu nous fait descendre de notre piédestal pour marcher humblement à la suite du Christ avec nos pauvretés.
Au delà des récentes affaires médiatisées, je voudrais interpeller les chrétiens sur des dérives inadmissibles qui sont en train de se produire : la révision des lois bioéthique à l’assemblée nationale risque d’autoriser des recherches scientifiques sur l’embryon humain. Un simple matériau de laboratoire ? La génétique confirme pourtant que cet être en développement, porte déjà tout le patrimoine d’un être humain unique. Ces recherches (soutenues en particulier par le Téléthon) qui visent souvent, non à trouver des traitements aux maladies mais à sélectionner des êtres à naître qui soient sains et à éliminer les embryons porteurs de maladies ou de handicaps, sont-elles légitimes et censées ? L’avancée de la recherche justifie-t-elle toutes les expériences ?
Plus grave encore à mon sens, la théorie du GENDER va être proposée comme un enseignement officiel par l’Education nationale aux lycéens à la rentrée. Cette théorie, qui nie une différence sexuelle inscrite dans la personne revendique « le genre masculin ou féminin » comme un aléa culturel et social. On ne naît pas homme ou femme, mais on devient masculin ou féminin selon les circonstances, et de manière aléatoire. Derrière cette doctrine se cache une idéologie relativiste. Le respect légitime et absolu de toute personne, quelle que soit son orientation sexuelle, justifie-t-elle pareille œuvre de sabordage ? Enraciner ses convictions sur la Loi naturelle, ce n’est pas être homophobe pourvu que l'on ne cherche pas à l'imposer par la force...
De tels enseignements sont d’une gravité absolue.
Chrétiens, prophètes de la différence, ou moutons de Panurge ? Peut-on accueillir l’Evangile sans essayer d’humaniser nos regards et nos relations sociales ? Notre voix, chaque voix citoyenne a le droit et le devoir de se faire entendre, surtout quand des orientations engagent la société dans des chemins sans issue. Bougeons-nous, remuons-nous, que diable, avec l’aide de l’Esprit de Pentecôte !