S’il est un sujet où le vocabulaire n’aide pas à clarifier un débat, c’est bien celui qui nous donne à réfléchir sur ces 3 mots : chasteté, célibat et abstinence. J’ose une présentation qui ne sera ni exhaustive, ni très argumentée. Juste quelques réflexions personnelles pour mettre les idées au clair.
La chasteté, souvent confondue avec l’abstinence, concerne le CŒUR et non le CORPS. Les définitions dans les dictionnaires font une vraie confusion entre la réalité de la chasteté avec la dimension charnelle. Sur un site intelligent, http://www.eglise.catholique.fr nous lisons cette définition : « La chasteté est une manière de vivre sa sexualité, dans le mariage comme dans le célibat. Elle consiste à accepter sa propre sexualité pour en faire un chemin de rencontre de l'autre accueilli dans sa richesse et sa différence et reçu comme un don, sans le posséder ni l'asservir. Tous les baptisés sont appelés à cette qualité d'amour chaste quelle que soit leur condition de vie. »
Il y a donc dans la chasteté un désir profond de vivre une sexualité qui soit un chemin de rencontre, centré sur l’autre, et non une relation, une sexualité centrée sur soi (son plaisir ; son désir ; ses sentiments …)
Le vœu de chasteté prononcé dans la vie religieuse est une manière de vivre sa sexualité, qui ouvre à la rencontre d’autrui sans se refermer sur quiconque en particulier. La chasteté orientée vers une consécration suppose et appelle donc le célibat et l’abstinence.
Le célibat est traditionnellement une renonciation à la vie dans le mariage. Dans notre société, le mot « célibat » est associé à tous ceux qui ne sont pas en couple. Faire un choix volontaire du célibat, renoncer à une vie de couple, à une vie conjugale, à la paternité ou la maternité, est un choix qui interpelle toujours autant, dans une société où la vie de couple est « canonisée ». Faire le choix du célibat, ne peut se vivre sereinement que dans un équilibre affectif où la chasteté permet de vivre des relations amicales et fraternelles. Celles-ci permettent de durer et de s’épanouir, même dans le manque affectif et sexuel inhérent au célibat abstinent.
Chaque état de vie, dans le célibat ou la vie conjugale, la vie de couple, doit rechercher, à travers une saine sexualité à vivre un idéal de chasteté.
L’abstinence est un mot qui va désigner bien simplement l’absence de relations sexuelles. Ce peut-être un choix : le célibat consacré conduit à une abstinence. Mais un couple peut être abstinent durant quelques temps pour des raisons particulières. On peut vivre une abstinence imparfaite (masturbation ; désirs ou pensées impures) qui demande une maîtrise de soi plus grande. On peut vivre une abstinence sexuelle mais sans chasteté : manipulation ; esprit possessif ; relations de domination… Des époux chastes auront une vie sexuelle sûrement plus épanouie, car fondée sur la rencontre et l’union des cœurs, qui s’exprime de belle manière dans l’union des corps.
Le célibat comme état de vie, l’abstinence comme moyen, la chasteté comme idéal : tels sont les trois facettes de la vocation sacerdotale ou consacrée.
Dans la vocation chrétienne au cœur du monde, si tous les chrétiens ne sont pas appelés à au célibat, ni à l’abstinence sexuelle, il est certain que la chasteté est un élément incontournable, indispensable pour pour une vie relationnelle imprégnée de l’Evangile. Mais il reste à vivre sa sexualité d’une manière prophétique, grâce à la chasteté, afin que la réalité la plus belle et la plus noble de l’être humain, soit toujours au service de l’amour et du bonheur de l’autre