Ce n'est pas un mot que l'on utilise le plus souvent pour parler de prière ou de démarche spirituelle : on parle plus souvent de quelque chose que l'on aime : "J’adore le chocolat ; j'adore Johnny Halliday !"
Adorer, c'est une attitude du cœur, faite de respect profond et de contemplation. L'adoration dans la vie chrétienne, et par rapport à l'Eucharistie, suppose que l'on ait foi en la présence
réelle de Jésus dans l'Hostie consacrée vers laquelle nos regards et nos cœurs vont se tourner. Passer une heure assis, à genoux devant ce morceau de pain insignifiant, peut paraître débile
et même frustrant, si on ne croit pas que c'est bien Jésus vivant qui est là caché et pourtant bien là, face à moi. Se placer là, devant l'hostie pour adorer, c'est accepter d'abord de se laisser
regarder ! Poser sa vie, poser son corps, fatigué, accablé ou enthousiaste, remuant, éclatant, pour que Le Seigneur lui-même vienne nous visiter. Se rendre présent à sa présence, se laisser
accueillir, afin de l'accueillir : non pour une communion physique, mais dans une communion spirituelle : un cœur à cœur intense où Jésus se présente pauvre et nu, un peu comme à la crèche ! S'il
est né à Bethléem (qui veut dire "maison du Pain") c'est bien pour cela ! S'il est né dans une mangeoire, c'est pour que nous le mangions ! Dans l'adoration, c'est Jésus qui est présent, et
notre prière, c'est notre vie tout entière que l'on veut offrir ou ouvrir à Jésus. Point n'est besoin de formules ou de méthode : la prière d'adoration est la plus simple qui soit : Ouvrir son
coeur , poser son corps, donner son âme... Être là, simplement, pauvrement, car il est là, Lui, simplement, pauvrement, mais réellement !