Certains établissements proposent une démarche pastorale, mais j'ai souvent l'impression que c'est pour se donner bonne conscience et honorer du bout des lèvres un projet éducatif qui trouve pourtant ses fondations dans l'Evangile ! On sait nommer de vagues références, des grandes idées, des "valeurs chrétiennes", mais quand il s'agit de mettre Jésus-Christ au coeur du débat, la frilosité envahit les équipes pédagogiques et on invoque la sacro-sainte liberté de conscience pour objecter qu'il ne fait surtout pas imposer aux jeunes d'entendre quelques témoignages de chrétiens engagés et convaincus, parce que ça pourrait nuire à leur liberté et à leur discernement. Pire, ça pourrait même leur donner envie de creuser un peu plus loin pour découvrir ce qui fait agir ces personnes qui ont mis en Dieu leur espérance. on voit même une partie du corps enseignant caricaturer et dénigrer les propositions faites par les paroisses ou les animateurs en pastorale. Quand on n'est pas confronté carrément à une franche opposition et à une guerre de tranchée.
Je suis émerveillé d'avoir des témoignages autour de moi : des chefs d'établissement qui ont un vrai souci de promouvoir une démarche spirituelle catholique au sein de leur école. Ils sont souvent confrontés à des collègues ramollis, parfois même montrant une réelle mauvaise volonté. Des énergies mises en commun peuvent pourtant donner des projets magnifiques ! On rencontre aussi dans certains établissements scolaires des responsables sans ambition si ce n'est celle d'une réussite humaine et purement scolaire des élèves (les taux de réussite aux exams !!!). Souvent, le manque de moyens matériels et humains empêche de voir aboutir un vrai projet d'école catholique. Parfois également, on vit aussi sur une réputation périmée depuis longtemps que l'on entretient uniquement pour la forme et la façade.
Mais quand donc pourra-t-on regarder en face cette question : par mon travail pastoral, je contribue financièrement à soutenir l'Enseignement catholique (taxe synodale prélevé sur chaque célébration de baptême, mariage ou obsèques). Puis-je encore en conscience continuer ce soutien concret si je vois manifestement une indifférence ou une hositilité s'installer vis à vis de la foi chrétienne, de l'Eglise ?
Un grand ménage a commencé. Il est temps, me semble-t-il, de redonner aux établissements qui veulent être catholique, la priorité de notre soutien ecclésial, et aux autres, de les laisser devenir des établissements d'enseignement privé, privatisé, comme la foi qu'ils proposent comme une option facultative et sans intérêt.