Dimanche 8 janvier 2006, en cette fête de l’Epiphanie, on a vu grande affluence chez les clarisses de Lavaur. Il a fallu attendre plus de 35 ans pour une célébration de profession religieuse. La dernière ayant eu lieu en 1969, il fallait bien marquer solennellement l’événement. C’est Sœur Marie-Claire qui a prononcé devant Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque d’Albi, son engagement définitif dans la communauté de Lavaur. Originaire de Bordeaux, Sœur Marie-Claire a pris l’habit de religieuse en 2001 avant de prononcer ses vœux en 2003. Environ 250 personnes s’étaient rassemblées pour accompagner Sr Marie-Claire : la chapelle s’est soudain trouvée trop petite ! C’est dire si les clarisses ont une grande place dans le cœur de nombreux vauréens. Beaucoup de visiteurs anonymes ou amis de la communauté viennent chaque jour pour une écoute, un conseil, confier une intention de prière. Sans parler des marginaux qui viennent chercher un bol de soupe et un café ! Ce dimanche, proches et parents, amis de la communauté, sœurs venues des autres monastères de Mazamet, Nayrac ou Toulouse, frères franciscains ou capucins de Toulouse s’étaient donné rendez-vous... Ensemble avec simplicité et émotion, ils ont assisté à la prostration de Sr Marie-Claire : allongée sur le sol en signe d’abandon, elle a ainsi manifesté le don total de sa vie. Ce genre d’engagement n’est pas très fréquent à notre époque. Pourtant il interpelle et interroge. L’année de l’appel lancée par Mgr Carré dans notre diocèse est l’occasion d’y regarder de plus près : dans la vie religieuse contemplative, quel est donc cet absolu qui pousse des femmes, des hommes à choisir la pauvreté et la vie cloîtrée au monastère ? Une manière de vivre bien surprenante à notre époque. Pourtant, chaque chrétien n’est-il pas appelé à répondre au Seigneur par une vie qui corresponde d’abord à la recherche d’un bonheur authentique ? Et si c’était cela la vocation ?
Xavier Cormary