On les appelle les anciens, les vieux, ceux d’avant le Concile, et qui ont connu la messe en latin. On les qualifie parfois de « grenouilles de
bénitier » ou calotins… Ils sont les plus nombreux dans nos assemblées dominicales. Ils ont souvent de « la neige sur le toit »
comme disent nos cousins québecois. Cheveux grisonnants ou franchement déjà blancs, ils forment aujourd’hui des bataillons bien rangés de fidèles chrétiens. Ils ont souvent reçu une solide
éducation chrétienne, chez les frères ou chez les sœurs, avec un sens du respect et des valeurs chrétiennes qui a traversé les années et a nourri
leur vie. Souvent attachés à leur foi charbonnière, ils n’ont pourtant pas hésité à creuser et à revisiter le catéchisme de leur jeunesse. Ils ont traversé les tourmentes, celle de Vatican II et
celle de 68. Ils ont gardé le cap, malgré tant de secousses, gardant dans le cœur l’espérance chrétienne qui fonde leur vie sur le roc. Bien souvent engagés dans diverses associations, ils ont le
cœur attentif et le porte-monnaie ouvert à une générosité souvent mal reconnue. D’ailleurs, souvent ce sont eux qu’on sollicite en premier à la sortie des églises : SDF, scouts ou collecte
contre la lèpre… Ils savent avec bonté répondre selon leurs moyens !
Souvent, ce sont eux qui restent transpercés par la douloureuse épreuve de leurs enfants, partis loin de l’Eglise, et parfois même loin de Dieu. Petits enfant
non-baptisés, enfants qui ont laissé l’Eglise en laissant l’assemblée se constituer sans eux ! Des rites les console, « Le petit s’est quand même marié à l’église, mais je me
demande si c’est pas seulement pour me faire plaisir ! » mais ils ne sont pas dupes ! Ils savent, forts de leur riche expérience, que la foi est un don, que la foi est un
combat, et qu’il n’est jamais gagné !
Aujourd’hui cet hommage est un vibrant appel d’un prêtre qui aime les jeunes et qui voudrait tant leur partager le trésor de
l’Evangile, mais qui a une grande affection aussi les vieux, car ils sont bien nombreux, souvent très attentifs et soucieux de leurs prêtres, parce qu’ils ont aussi le temps de les inviter, de
les écouter, de les encourager ! Ils sont aussi le peuple de Dieu, et ils ont aussi grande place dans mon cœur de prêtre !