La religion, opium du peuple ?

La drogue, ça ne sert à rien et ça transforme en pire. La religion, ça ne sert à rien, et ça transforme en mieux ! On entend souvent dire que les croyants ne sont pas meilleurs que les autres ! Je ne suis pas d’accord avec cette généralité ! Je peux dire sans détour que moi, croyant, prêtre, je ne suis pas meilleur qu’un autre : je reste bien pauvre et misérable dans mes fragilités, mes habitudes, mon sale caractère et mon péché. Car, comme le résume si bien St Paul, « Je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. » (Epitre aux Romains 7, 19). C’est une expérience que je fais quotidiennement.  Et pourtant, l’aspiration à la sainteté, le désir de conversion qui m’habite me donnent et donnent aux croyants, j’en suis sûr, une motivation surnaturelle qui fait croître en chacun son humanité, son désir qui le porte à penser, à parler et à agir selon les enseignements de l’Evangile.  Ce n’est guère étonnant de voir que les mendiants sont souvent postés aux portes des églises : ils savent que c’est souvent plus lucratif qu’à l’entrée d’un supermarché !

On peut reprocher beaucoup de choses à l’Eglise : on peut dénoncer à travers l’histoire et à travers le monde les exactions, les guerres et croisades les abus de tous ordres dont un certain nombre de croyants se sont rendus coupables. Mais on ne peut pas nier, que le message de Jésus a apporté et apporte encore à l’Humanité une lumière et une espérance qui la font grandir ! Le génie du christianisme a inventé les léproseries et les écoles gratuites. Le budget de l’Etat ne serait pas en déficit s’il restait nombre de religieuses dans les hôpitaux et les écoles pour accomplir une mission sans compter ses heures. Nombre d’avancées médicales, la promotion humaine, la défense des sans-droits ont été soutenues par l’Eglise, à cause de l’Evangile !

Nier ou renier les apports considérables de la foi chrétienne à l’humanité consiste, comme une évidence à « jeter le bébé avec l’eau du bain ». Tous les travers des croyants ou de l’institution « Eglise » sont des trahisons, des infidélités au message de l’Evangile, aux textes de la Parole de Dieu.  On ne peut pas dire cela de toutes les religions ! C’est comme si en entrant dans une blanchisserie, on se fiait seulement au tas de linge sale qui attend d’être nettoyé pour affirmer que le travail et la fiabilité de la blanchisserie était douteuse parce qu’on y a trouvé du linge sale !

Une religion sans foi est une intolérance ! La religion véritable est une relation d’amour à Dieu qui nous met en lien avec Celui qui nous tient par la main et qui nous aide à être fiers de nous-mêmes, de nos actes et de nos choix parce que nous nous fions à sa Parole et que nous faisons grandir l’humanité ! Nous sommes fiers de mettre cette Parole en pratique même si nous sommes encore en chemin : il me reste, il nous reste du pain sur la planche (peut-être même sur l’autel ?) pour réussir à vivre dans une cohérence parfaite entre nos convictions, nos désirs, nos pensées et nos actes.