Nous le savons, les enjeux écologiques et climatiques sont une urgente préoccupation et un défi pour notre civilisation. L’Eglise catholique parle d’écologie intégrale pour bien signifier le fait que l’indispensable conversion écologique ne se limite pas aux seules questions environnementales. Dans un souci de cohérence globale, l’écologie intégrale veut prendre en compte et intégrer la vie spirituelle, les enjeux de respect de la dignité de toute vie et de toute personne et l’exigence de fraternité et de justice sociale : « une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale (…), pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres » (encyclique Laudato Si du pape François, n°49).
Ce qui, à mon sens, pose question dans la réflexion et l’action écologique, c’est, d’une part cette prise en compte de l’homme au cœur de son environnement, pour ne pas faire des questions écologiques un combat contre l’humanité. Plus encore, il m’apparait comme une évidence une dimension rarement mise en lumière : nous habitons tous une seule et même planète. Renoncer aux voitures à moteur thermique en Europe sans se préoccuper des pays africains, ou des conséquences de nos choix écologiques est une aberration : si toutes les voitures qui ne peuvent plus circuler en Europe vont circuler sur les routes africaines, serons-nous dans une démarche cohérente et efficace ?
La conversion écologique doit être non seulement intégrale mais aussi internationale, sinon elle sera un leurre et un échec évident ! L’univers est le jardin de la famille humaine : notre maison commune selon l’expression du pape François. Si nous avions davantage conscience que ce que nous faisons ici, a des répercussions ailleurs, à l’autre bout du monde, nous pourrions être plus engagés ! Il faut donc commencer résolument à œuvrer ici en faveur de cette maison commune, sans perdre de vue qu’il ne suffit pas de déplacer le problème à l’autre bout du monde pour le régler chez nous !