Combien de fois j’entends cette parole pleine de désolation et de tristesse dans la bouche de grands-parents ! Comme si le baptême était une protection universelle rassurante et réconfortante : « Il ne suffit pas de crier « Seigneur ! Seigneur ! » pour entrer dans le Royaume des cieux ! Mais il faut faire la volonté du Père. » (Matthieu 7, 21)
Le baptême est-il suffisant ? Vaut-il mieux des enfants non-baptisés ou des enfants baptisés sous X quand les parents font baptiser leurs gamins sans donner suite, comme ils s’y engagent au jour du baptême ? « Vous demandez le baptême pour votre enfant. Vous devrez l'éduquer dans la foi, et lui apprendre à garder les commandements, pour qu'il aime Dieu et son prochain comme le Christ nous l'a enseigné. Etes-vous conscients de cela ? » A quoi peut donc servir un beau cadeau offert à un enfant en bas âge s’il n’y a personne pour l’aider à l’ouvrir et à découvrir le trésor que représente ce cadeau ? Bien sûr, dans le sacrement de baptême, il y a une grâce particulière : le don de l’Esprit-Saint qui sème une graine divine dans le cœur du baptisé. Et ce qui est semé peut toujours germer de manière parfois inattendue ! Mais dans notre société sécularisée, des enfants baptisés par milliers ne vont jamais décider d’eux-mêmes d’aller au catéchisme si personne ne leur en parle, si personne ne leur montre qu’ils ont un cœur et une âme à nourrir et à éduquer !
La responsabilité morale incombe aux parents, parrains et marraines qui se sont engagés devant Dieu et l’Eglise pour l’éducation chrétienne de l’enfant. Mais la responsabilité des grands-parents est encore plus grande quand ils « obligent » les parents à baptiser leur progéniture en prononçant un parjure devant le prêtre pour aboutir au résultat désolant : un enfant baptisé sous X qui n’aura jamais aucune chance, dans sa famille, d’avoir un témoignage de vie chrétienne et une initiation aux mystères de la foi chrétienne.
Aujourd’hui il semble que ce soient souvent les enfants qui décident : « tu veux aller au caté ? Tu veux faire du sport ou tu préfères rester à la maison le mercredi ? » Lutter contre ce constat est sans doute peine perdue. Dans le domaine éducatif, plus que jamais, on sait bien que seul le véritable exemple de l’éducateur est contagieux dans le cœur de ceux qui sont initiés : « Fais ce que je dis, parce que je fais aussi ! »
Le rôle des grands-parents est délicat mais indispensable : délicat surtout quand on a laissé ses propres enfants choisir : la jachère spirituelle s’est imposée d’elle-même dans toute la famille ! Délicat parce qu’on ne peut, on ne doit pas se substituer aux parents : ils sont les responsables de leurs enfants. Indispensable, parce que si les grands -parents ne proposent pas la foi, le caté à leurs petits-enfants, personne ne le fera. Rappeler aux parents leurs engagements, et témoigner de leur foi auprès de leurs enfants et leurs petits-enfants, avec une joie spirituelle et un enthousiasme missionnaire : voilà la recette appétissante pour que la saveur de l’Evangile leur donne envie de connaître et de suivre Jésus !