Au cœur de la Semaine Missionnaire Mondiale qui invite tous les baptisés à découvrir qu’un chrétien est missionnaire ou bien n’est pas, le rapport de la CIASE, demandé par les évêques de France, a révélé, voici quelques jours, les graves et profondes blessures que de nombreux prêtres ou religieux ont infligé à de nombreux enfants depuis 1950. L’impunité, le silence ou le déni ont été souvent la règle dans l’Eglise face aux crimes de pédophilie ou d’abus en tous genre. Sans généraliser, il ne faut nullement minimiser ces crimes monstrueux. S’ouvre devant nous un grand chantier pour réfléchir comment agir désormais, panser les blessures des victimes et de tous ceux qui sont horrifiés ou scandalisés, à juste titre. L’Eglise a failli. Des prêtres ont failli. Des communautés, des familles ont fermé les yeux, incrédules. Il faut aussi réparer l’irréparable et chercher dans la prière, à genoux, ce que Dieu attend de son Eglise pour que jamais, pareilles tragédies ne se reproduisent.
Le message du Christ reste intact même quand des hommes souillent leur sacerdoce ou abiment les Innocents. Le Seigneur appelle chacun à la sainteté. Être cohérents entre ce que nous prêchons et ce que nous vivons, entre les pensées, les paroles et les actes est notre première mission en tant que baptisés, confirmés, prêtres, évêque. C’est cette cohérence qui pousse aujourd’hui l’Eglise à chercher la vérité, aussi douloureuse soit-elle, et à demander à Dieu son Esprit pour que nous le laissions animer nos vies : « Il est impossible de nous taire ! » (Actes 4, 20). Aucun silence coupable ne doit plus être toléré. Aucun silence honteux ne doit nous dissuader de partager la joie qu’apporte l’Evangile pour ceux qui l’accueillent.