La souffrance est une question qui reste sans réponse. Ou plutôt, la réponse de Dieu n'est pas une parole : c'est l'amour qui se livre sur la croix pour habiter de sa présence toute souffrance humaine. Dieu ne donne pas de leçon ou ne fait pas de discours sur la souffrance : il vient souffrir à nos côtés afin que tout homme puisse le rencontrer au coeur de son épreuve.
Nous voyons se multiplier les procédures judiciaires à l’encontre de personnes qui ont donné la mort à un proche ou un patient : le procès de ce médecin, condamnée à un an de prison avec sursis cette semaine, et l'infirmière acquittée, a occupé l'espace médiatique cette semaine. Il y a eu aussi le cas Vincent Humbert euthanasié par sa mère et son médecin ...
La question de l'euthanasie est pour moi un mystère. La demande du malade : c'est d'être délivré de toute douleur, ce n'est pas un VRAI désir de mourir. Qui voudrait profondément mourir ? Le malade veut vivre mais sans souffrance. Aujourd'hui, la médecine est capable de soulager la douleur, les méthodes et médicaments sont assez efficaces. On ne met pas assez en oeuvre ces traitements anti-douleur.
La vrai question de l'euthanasie concerne souvent plus l'entourage du malade que la malade lui-même. Nous réagissons devant la maladie qui défigure la personne, et nous éprouvons pitié ou horreur devant le mal qui gagne... Nous voulons (inconsciemment souvent) ne pas regarder la maladie en face et la mort qui adviendra de manière inéluctable. Alors quand la mort est lente, on voudrait la rendre plus douce, plus rapide, moins évidente, moins flagrante. Autant se débarrasser de la question rapidement. Car un jour, ce sera notre tour ! L'euthanasie est alors la réponse idéale.
Derrière cette question, se cache l'interrogation du sens de notre vie et du sens de la mort. La mort est devenue honteuse, scandaleuse. Dans le monde d'aujourd'hui, il faut cacher les morts : on ne meurt plus à la maison, on ne ramène pas le mort chez lui. On ne montre pas un mort à un enfant... Tout est vécu pour évacuer de notre société la mort et ce qui y est associé, ce qui y fait penser de manière réfléchie et responsable. A côté de cela, les dérisions du style Halloween vont se moquer de la mort, la singer afin de l'exorciser. On ne peut pas rire de la mort, alors on fuit sa réalité et on invente un monde où la mort est virtuelle : jeux vidéos ; films de guerre... la mort virtuelle est un jeu. La mort réelle est un drame.
A côté de ça, on assiste à un retournement de situation récent : la question de la Prévention routière est devenue tellement urgente qu'il apparaît nécessaire aujourd'hui de montrer la réalité : plus de 4000 morts sur les routes en France chaque année. Les campagnes de publicité n'hésitent plus : il faut choquer les automobilistesen leur montrant des scènes réelles afin qu'ils prennent conscience des dangers de la route... Chassez la mort, elle revient au galop... Elle nous rattrape un jour ou l'autre.
Comme chrétien, je n'ai pas moins peur de la mort qu'un autre. elle me fait aussi mal qu'à un autre lorsqu'elle vient frapper un proche, un ami... Mais la mort n'est pas un trou, un vide, un non-sens. La mort est passage vers la lumière de Dieu. La mort n'est plus jamais victorieuse depuis que Jésus Christ a ouvert une brèche dans la nuit sans fin de la mort.
La mort reste un drame pour l'homme croyant, mais un drame devant lequel il n'est plus seul. Dieu habite même "les enfers" (ne pas confondre avec l'enfer !!!) et nous prend par la main pour vivre notre pâque.
Oui, on peut donner la vie par amour ! On peut aider à vivre jusqu'au bout par amour. Jamais je ne pourrai croire qu'on puisse donner la mort par amour, si ce n'est pas amour de soi-même !
Christ est ressuscité, en lui notre espérance !