Xavier Cormary, prêtre de Jésus-Christ heureux
Entre le ciel au dessus de ma tête, et la terre qui me porte et plus souvent me supporte, je suis là, parfois debout, souvent à genou, à bout de souffle, à bout de nerfs… Entre la terre et le ciel, je suis là, parfois las. Envie de m’évader, envie de fuir plus loin, plus loin que l’horizon. Envie de perdre pied, envie de m’envoler. Mais la vie est là, le ciel et la terre, parfois la mer, et quelquefois le vide.
Pourquoi alors ces alcools qui ne saoulent plus, ces fumées qui fuient en moi, et m’évitent de me poser les vraies questions, de regarder la réalité dans le blanc des yeux, si laide et si abjecte parfois… Pourquoi c’est si facile, et pourtant si artificiel de laisser en moi de la place pour ce qui ne pourra jamais rassasier tant de faims au fond de mon cœur…
Je veux fuir loin de moi-même, loin des chemins trop longtemps imposés : « Tu feras ci, tu feras ça, crois en ceci, crois en cela… » Je veux vivre par moi-même, m’éclater la nuit, le jour, faire des expériences nouvelles… Pourtant je ne trouve jamais rien qui m’ensorcelle et me donne envie de vivre, de vivre vraiment et en profondeur, que du superficiel, de l’illusoire, du limité et du fac-similé…
C’est cette Vie là que je cherche, la vie en abondance, la vie généreuse et joyeuse, une vie prometteuse, une vie riche et pleine à la fois. Je cherche cette vie, et sûrement que je la cherche sans le savoir, sans trop jamais me demander pourquoi, comment, et avec qui… Surtout sans pouvoir imaginer un instant que c’est l’expérience de mes ancêtres qui me donnera la solution. Ils n’étaient pas plus nuls que moi, et avaient sûrement la même soif d’absolu que moi…
Alors, pourquoi ne pas chercher ce qui les animait et leur donnait la force de marcher vers demain ? Pourquoi ne pas chercher vraiment ?
« Je suis venu, dit Jésus, pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance »
Evangile selon Jean 10, 10