Lorsqu’on prépare une fête : anniversaire ; soirée entre amis ; mariage ; fête de famille… on attache une attention particulière à la décoration. On choisit soigneusement les couleurs qui permettront de donner à la fête un cachet particulier. Les ballons et les confettis, les guirlandes, les lumières sont toujours multicolores !
Lorsqu’on regarde la mode dominante dans les vêtements de nos contemporains, on constate que la « couleur » dominante est le NOIR. Tee-shirt noirs, vestes noires, maquillage noir ; sac noir… Sans parler des motifs qui ornent les vêtements : têtes de morts ; démons ; marques identifiables bien typées… Le style gothique, qui n’a pas forcément à voir avec le satanisme, est tout particulièrement porté à cette « vague noire ».
Peut-on chercher un sens à ce constat au cœur de notre société : la fête ne serait-elle pas une parenthèse qui nous permettrait de nous échapper de notre vie triste et noire, comme un arrêt sur image dans ce quotidien morose, avant de retomber dans la grisaille et la succession monotone des jours qui se suivent et se ressemblent.
Il faut bien avouer que la culture de mort est omniprésente dans notre société : guerres et affrontements ; comportements à risques ; suicide ; avortement ; drogues et addictions de tous genres, avec le phénomène inquiétant de l’alcool chez les jeunes ; mais aussi désœuvrement ; dislocation de la famille et du couple ; individualisme croissant ; destructions et violences gratuites, affrontements communautaristes, manipulations médiatiques… Et pourtant, la mort est évacuée par la petite porte :voir un mort de sa famille devient inimaginable quand on en voit des centaines à la télé chaque jour ! Nous vivons dans un contexte mortifère, comme si nous n’avions pas à mourir et comme si la mort n’existait pas ! Je constate souvent que les petits enfants ne viennent même plus aux obsèques de leurs grands-parents !
Et devant le grand vide laissé par l’absence de perspective que propose ce modèle de société, je découvre des jeunes, des personnes qui, baignées dans cette culture de mort, trouvent encore la force de réagir : « je veux vivre ! Je veux aimer, je veux qu’on m’aime ! Je veux aimer l’Amour ! » Beaucoup ne mettent pas sur leur désir le nom de Dieu car nombreux sont ceux qui n’ont reçu qu’une caricature du Dictateur céleste, depuis longtemps jeté aux oubliettes. Beaucoup aussi n’ont jamais lu le message de Jésus : message d’amour s’il en est, message que chacun peut découvrir comme s’adressant à lui.
Pour moi, chrétien, pour nous tous qui voulons mettre nos pas dans ceux de Jésus, nous avons à temps et à contretemps, à annoncer la civilisation de l’amour, et à la faire naître par nos mains et nos cœurs tournés vers la lumière, dans ce monde noir que Dieu a déjà appelé au Salut.