Parler de Jésus-Christ à des jeunes
A travers mon ministère de prêtre, de nombreuses occasions de rencontrer des jeunes se présentent à moi. Aujourd’hui, être jeune et chrétien, pour certains, minoritaires, c’est un acquis familial qu’ils ont assimilé ou découvert par eux-mêmes. Pour la plupart, être chrétien relève d’une fantaisie dépassée et périmée. Aussi parler du Christ à ces jeunes est parfois un défi difficile. Avant de parler, il me semble essentiel de sourire. D’être témoin de la joie de Dieu, de la joie que Dieu me donne à travers la foi que je cultive, à travers aussi mon ministère de prêtre. Que ceux qui me croisent découvrent l’Evangile dans ma vie et sur mon visage avant de l’entendre dans ma bouche. C’est une attitude qui me semble aujourd’hui fondamentale et essentielle : les jeunes et « le monde écoutent plus facilement les témoins que les maîtres, ou, s’il écoute les maîtres, c’est qu’ils sont aussi témoins » (Paul VI) Je suis responsable de montrer Jésus-Christ dans le monde d’aujourd’hui.
Comment vouloir et espérer voir des jeunes qui aillent avec enthousiasme participer à une messe dominicale lorsque beaucoup de chrétiens, venus célébrer le « Ressuscité » tirent une tête d’enterrement, ne chantent guère, ne participent que du bout des lèvres aux prières et aux chants… Ce n’est pas possible, et ceux qui sont encore là sont sans doute des héros ! En tant que prêtre, je me sens particulièrement responsable puisque j’ai un rôle central dans les célébrations : Des prédications dites sans conviction, des sacrements vécus au minimum, des prières et des paroles dites sans joie, et sans foi, sont des contre témoignage de notre foi. Nombre de jeunes le sentent et partent sur la pointe des pieds quand « ils ont tout fait » (traduire = première communion et profession de foi !)
Ce jour de Pâques, j’ai dit à mes paroissiens : « Souriez, Christ est ressuscité ! » et ils ont souri ! Je suis convaincu, comme prêtre et animateur auprès des jeunes qu’il faut trouver un langage qui soit accessible aux jeunes d’aujourd’hui. Trouver des paraboles actuelles pour annoncer l’Evangile au XXI° siècle... Comme Jésus lui-même trouvait les histoires de la société de son époque pour parler de l’amour de Dieu. Faire parler un nain de jardin dans une homélie de Pâques avec des enfants leur permettra sans doute mieux de saisir le message du tombeau vide découvert dans un jardin, plutôt que de grandes envolées théologiques pourtant parfois nécessaires pour exprimer la résurrection.
Parlons le langage d’aujourd’hui, pour les jeunes d’aujourd’hui, mais surtout que notre message soit fondé sur une cohérence de vie entre nos discours et nos actes. C’est là que le message de Jésus-Christ passera. Et les jeunes en redemanderont !
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