Le CELIBAT est un engagement, tacite ou explicite, à ne pas contracter de lien matrimonial. Aujourd’hui nombre de célibataires ont une vie affective et sexuelle très active ! D’autres aussi subissent cet état de vie, non comme un choix, mais comme une croix.
Le CELIBAT SACERDOTAL doit se comprendre également dans la perspective de l’abstinence et de la chasteté. Malheureusement, on mélange trop souvent les deux !
L’ABSTINENCE concerne le corps : c’est le choix de ne pas avoir de relations sexuelles.
La CHASTETE concerne le cœur et le regard : c’est le chemin qui consiste à vivre toute relation dans la pureté de l’amour qui se donne et se reçoit. ON ne prend pas, on ne possède pas l’autre, on le reçoit comme un cadeau et on se donne à lui ! Toute relation humaine devrait receler une grande chasteté : dans un couple marié, pour que la relation soit réciproquement épanouissante, dans une amitié, ou les amis respectent la liberté de l’autre, dans une relation professionnelle, ou éducative où les rapports hiérarchiques peuvent conduire à la manipulation.
Vivre l’abstinence, c’est difficile : c’est le manque de tendresse, l’absence d’une présence humaine concrète : notre corps est traversé par des désirs et des pulsions sexuelles. Il faut d'autant plus vivre, au delà de la génitalité, une absence de relations affectives au sens large : tendresse, câlins, présence, complicité : c'est un manque physique immense s’il n’est pas offrande spirituelle du désir de donner à Dieu la première place dans ma vie de prêtre. La plus noble des offrandes spirituelles, le plus bel acte d’abandon ne peut combler le vide laissé par un célibat choisi : pas de femme au foyer, pas d’enfants à accueillir et à chérir, c’est un choix radical qui ne s’explique pas : d’ailleurs, il n'est pas compris, dans notre société du TOUT, tout de suite !
Vivre la chasteté est un autre défi plus grand encore ! Vivre toute relation avec justesse, la proximité nécessaire pour être en communion, en phase avec cet ami, ce frère, ce jeune déstabilisé, sans mettre la main sur lui au point de l’enfermer, d’orienter sa vie, ou de se servir de lui… Quel vaste chantier !
Jésus avait cette attitude juste qui le rendait si proche et si libre avec chacune des personnes qu’il croisait ! C’est sans doute pour cela qu’on venait vers lui si facilement, sans peur d’être récupéré ou manipulé ! La force pour être témoin consiste sans doute à ouvrir son cœur à chacun sans le laisser se refermer sur personne au point qu’il se dessèche et nous enferme dans un regard, une attitude qui nous éloigne de Dieu !