Monsieur Vincent Peillon
Ministre de l’Instruction Nationale
Monsieur le Ministre,
Ce n’est en principe pas à un ministre de la République, qui plus est, Ministre de l’Education Nationale, qu’on va apprendre à lire.
J’apprends avec stupéfaction que la lettre de M. de Labarre adressée aux chefs d’établissements catholiques, suscite chez vous et vos services un émoi et des réactions singulières. Cette lettre interpelle les responsables éducatifs afin qu’ils suscitent, si bon leur semble, un débat sur le mariage pour tous, afin de « permettre à chacun l’exercice d’une liberté éclairée à l’égard des choix envisagés aujourd’hui par les pouvoirs publics. » Il demande explicitement que cela se fasse, dans « le respect des personnes et des consciences. »
Il me semble que le procès d’intention que vous faites à l’Enseignement Catholique, en brandissant le risque de dérives homophobes est très éloigné des recommandations et des propositions faites par le secrétaire général. En invoquant aussi le fait de l’inopportunité « d'importer dans l'école le débat sur le mariage pour tous », vous sous-entendez que l’école n’est pas le lieu d’un débat. Vous considérez même « qu'en adressant une lettre aux chefs d'établissement, le secrétaire de l'enseignement catholique a commis une faute ». Une faute contre quoi ? Contre la conscience ? Ou contre vos idées ?
Quand je lis cela, je suis consterné. L’école de la République, fut-elle catholique, n’a-t-elle pas pour but de former des esprits forts, capables de choix justes, de permettre aux élèves de réfléchir avec intelligence et discernement aux questions sociales, scientifiques, littéraires, politiques, économiques, culturelles ?
Les enseignants, les élèves, les parents, ne sont-ils pas en droit d’attendre que l’école puisse former justement les consciences ?
Depuis plusieurs semaines, après le revirement du Président de la République sur la clause de conscience révoquée pour les maires qui ne voudraient pas de cette loi, j’ai le sentiment que le musellement des consciences est en marche, que la dictature de la pensée unique se met en place, et que les débats justes et nécessaires ne sont que formels.
Croyez-moi, Monsieur le Ministre, vous participez à une entreprise de destruction massive de la société, et devant l’histoire qui vous jugera, votre nom restera comme le Ministre qui a inventé la liberté de conscience soumise à la pensée unique, celle de la déesse Raison qui a enterré le bon sens.
Ça devrait faire un buzz dans les livres d’histoire du XXI° siècle. M. Peillon, et le Gouvernement Ayrault, sous la présidence de M. Hollande, ont contre toute logique, introduit dans l’histoire de France la dénaturation de la famille et la marchandisation de l’enfant, comme un produit de consommation courante.
Recevez pour cela, par avance, mes plus sincères félicitations !