J’ai récemment animé une soirée avec mes paroissiens dont le thème était Enfer, Paradis, Purgatoire.
Après les affres de l’enfer qui menaçaient les croyants pendant des siècles s’ils n’étaient pas sages, on est, depuis quelques décennies, tombé dans la tranquille certitude que « on ira tous au paradis ! » Et donc que le salut de notre âme est une affaire entendue, puisque "on n’a pas tué, on n’a pas volé !" ...et donc que on a quand même droit à une place au paradis …
Parler de l’enfer ou du purgatoire aujourd’hui est une question délicate, tellement les images, les préjugés, dans la mémoire collective sont tenaces et source de confusion ! L’enfer avec sa chaudière permanente, le purgatoire comme antichambre et salle d’attente interminable permettant une entrée hypothétique au ciel…
Pour parler du purgatoire, je n’ai pas trouvé mieux que le YOUCAT , ce livre jaune qui propose pour les jeunes un catéchisme catholique particulièrement adapté aux jeunes ( 14 € dans toutes les bonnes librairies !)
Pour comprendre le purgatoire, le YOUCAT rappelle le regard que Jésus pose sur Pierre alors que celui-ci vient de le renier 3 fois. Le sentiment que Pierre éprouve en croisant le regard aimant de Jésus pourrait traduire ce que l’Eglise entend par purgatoire, bien loin des caricatures habituelles : « un cuisant sentiment de honte, et un regret douloureux face au mal que nous avons fait ou à nos actions où il ne manquait que l’amour ! » (cf. n° 153) Quelle libération de comprendre que le purgatoire est d’abord la rencontre d’un visage d’amour, celui du Seigneur, face à notre profonde indignité !
Et pour élargir le sujet, et parler quand même de l’enfer, car si Dieu nous aime et nous a créés libres, il faut bien que Dieu soit en mesure de respecter notre liberté si cette liberté refuse Dieu jusqu’au bout. Le YOUCAT parle ainsi d’un « enfer froid, un état d’engourdissement complet, un état de désespérance totale pour tout ce qui pourrait apporter aide, soulagement, joie et consolation. ». (cf. n° 53)
Je parlerai pour ma part d’un total aveuglement face à l’amour qui rend heureux. Refuser l’amour, refuser Dieu, refuser d’être heureux ! Voilà l’enfer !
La chose la plus importante me semble être durant notre vie terrestre d’entretenir notre vue, la vue du cœur, la vue profonde, afin que nous ne soyons pas aveuglés au point qu’au dernier jour nous puissions confondre définitivement le bonheur et le malheur, la lumière et les ténèbres ! C’est tout l’enjeu de notre vie chrétienne ! Il n'y a pas pire que les gens qui pensent bien voir , mais qui sont aveugles depuis bien longtemps !