Le bol de bois

<br /> suite et fin<br /> <br /> <br /> <br /> Notre brave homme était de plus en plus fatigué, assis sur son<br /> fauteuil en osier, à l’ombre sous le porche de sa maison, il comptait<br /> les rares hirondelles posées sur le fil électrique, qui de temps en<br /> temps prenait un envol pour happer un insecte sauvé d’un insecticide.<br /> Il pensait que du temps de son mulet dans l’étable des dizaines de<br /> nids d’hirondelle étaient collés aux poutres du plafond, elles<br /> ne sont plus revenues à l’arrivé du motoculteur, il n’y avait plus<br /> d’insecte à happer.<br /> Voyant passé dans un vrombissement ce tumulte vas et viens de voitures<br /> souvent sans raison, dans sa somnolence, il pensait qu’il valait mieux<br /> sentir la forte odeur de (merde) qui venait du tas de<br /> fumier du fond de la cour, que de respirer l’odeur de toutes ces fumée<br /> d’échappement, chargées de monoxyde de Carbone (co), qui vous sclérose<br /> les poumons, le foie, et le cerveau, et remplissent les hôpitaux de<br /> malades avec de nouvelles maladies, mais qui font le bonheur des<br /> laboratoires qui<br /> inventent toujours de nouveaux médicaments pour vous soigner, au<br /> détriment de notre bonne vielle<br /> sécurité sociale, qui est complètement ruinée, mais pour le bonheur du<br /> CAC 40 sur lequel les laboratoires, placent en bourse leurs bénéfices.<br /> A l’indifférence totale de la trépidation, de tout ce tumulte le<br /> brouhaha de la vie active.<br /> L’homme somnolait sur son fauteuil, et dans sa tête repassait tout le<br /> film que fut sa vie, et comme la flamme d’une bougie qui n’a plus de<br /> cire pour être alimentée, l’homme s’est éteint emportant avec lui tous<br /> les bons et mauvais souvenirs que fut toute sa vie sur terre.<br /> Adieussiatz Moussu. (Adieu monsieur)<br />

<br /> e mulet et le paysan.<br /> L’histoire pourrait commencer par, il était une fois dans les années 1950 ?<br /> Un brave paysan derrière sa charrue avec son aiguillon, faisait avancer son<br /> vieux mulet pour tracer le sillon dans son potager.<br /> S’arrête au bord du chemin, un cube Citroën, bardé de réclames (tout<br /> pour le jardin), en descend un technicien en blouse de travail, le<br /> paysan arrête son attelage.<br /> Bonjour monsieur : dis-le technicien, votre mulet à l’air bien fatigué<br /> de tirer la charrue.<br /> L’homme le béret cassé sur le front le mégot au coin des lèvres lui<br /> répondit par un haussement de tête.<br /> <br /> J’ai dans mon fourgon un engin qui peut vous rendre un grand service<br /> pour retourner votre terre, un motoculteur, voulez-vous que je vous<br /> fasse une démonstration.<br /> L’homme esquissa un haussement d’épaules, q'al veire ? (il faut voir ?)<br /> Le technicien aussitôt fit glisser deux planches du fourgon, pour en<br /> descendre l’engin, qu’il plaçât au bout du champ, le soc planté dans<br /> une terre noire, bien meuble, du terreau presque, il poussât les gaz<br /> et l’engin démarrât en douceur dans une pétarade bien régulière,<br /> jusqu'au bout du sillon.<br /> Que pensez-vous de ce travail là ?<br /> Le monsieur : Oh ! péta, péta, plan !...<br /> ( Ho ! il pète, il pète bien ! )<br /> Voulez-vous l’essayez : aqu’ô cé pot (cela peut se faire)<br /> Et le monsieur se mit aux manches toujours avec son aiguillon à la<br /> main, tapota sur la machine Hu ! Hu !. mais non, il suffit de pousser<br /> la manette des gaz, dit le technicien, et l’engin démarrât tout en<br /> douceur, et tout le long du sillon le brave homme ne pouvait pas<br /> s’empêcher de dire Huti ! Huo pour<br /> le faire aller à droite ou à gauche.<br /> Alors quant pensez-vous ?<br /> Oh ! péta, péta, plan !... (Oh ! il pète, il pète bien !)<br /> Mais êtes-vous satisfait du travail de cette machine ?<br /> Oh ! qu’es si, péta, péta, plan !... (Oh que oui ! il pète, il pète bien !)<br /> Et au même moment, le mulet qui broutait un pied d’herbe dans<br /> l’indifférence de la pétarade du<br /> motoculteur, leva la queue et laissa tomber un beau tas de crottins.<br /> Oh ! qu’es si, péta, péta, plan !... (Oh que oui ! il pète, il pète<br /> bien !) répéta l’homme.<br /> Mais bezés jun homma, péta plan, mais caga pas ? (mais tu vois jeune<br /> homme, il pète bien, mais il ne chie pas.)<br /> Justement, vous n’aurez plus besoin de nettoyer l’étable, sortir le<br /> fumier, vous lever à 6h du matin pour le faire boire trois fois par<br /> jour, et 365 jours par an et le dimanche et jours de fête.<br /> Le motoculteur lui une fois que vous avez fait le travail vous le<br /> garez dans l’étable une toile de jute dessus et il ne vous demandera<br /> plus rien jusqu'au prochain travail.<br /> Et l’homme secoua la tête, tout en essayant de rallumer son mégot avec<br /> son briquet à mèche, sans succès. Mais il savait bien que l’âge étant<br /> là, son mulet n’allait pas tenir le coup longtemps pour tirer la<br /> charrue. Alors, il se laissa convaincre, pour acheter le motoculteur.<br /> Les deux hommes se rendirent à la maison s’assirent autour de la<br /> table, pour signer le contrat, la maitresse de maison posa sur la<br /> table une bouteille de vin blanc et deux verres et que l’homme<br /> remplit.<br /> Après un petit marchandage sur le prix, une frappe par les mains et<br /> l’affaire fut conclue.<br /> Le marchand lui proposa même d’ouvrir un compte pour avoir droit à un crédit.<br /> Et l’homme devint rouge de colère,<br /> Jamaï entendes jove òme, balharai mon argent onestament ganhar à qués<br /> cols blanc corbatar, vesètz pòdi paga, crompi si non esperarai,<br /> veiretz un jorn dins las banca a qués cols blanc corbatar<br /> qué joguem à las borsa amb ton argent té desrocaran é quitament<br /> desrocaran lo païs.<br /> ( jamais tu entends jeune homme je ne donnerai mon argent honnêtement<br /> gagné à ces cols blancs cravatés vois-tu, je peux me le payer<br /> j’achète, sinon j’attends, tu verras un jour dans les banques, ces<br /> cols blancs cravatés, qui jouent à la bourse avec ton argent te<br /> ruineront et même ruineront le pays.)<br /> <br /> Le marchand comprit vite qu’il ne fallait pas insister et se quitter<br /> en bons termes.<br /> Le motoculteur prit donc la place du mulet.<br /> Le mulet fut mis en liberté pour finir ces jours, dans une ferme<br /> spécialisée qui garde les animaux trop vieux qui ne peuvent plus<br /> travailler.<br /> Comme de nos jours on enferme les hommes dans une maison dite de<br /> retraite, quand ils ne peuvent<br /> plus rendre service à la société, et à qui on ponctionne quand même<br /> toutes leurs petites économies faites pendant toute une vie de dur<br /> labeur.<br /> <br /> Et tous les voisins les uns après les autres achetèrent des<br /> motoculteurs pour cultiver leurs jardins potagers. Mais voila, il n’y<br /> avait plus le tas de fumier au fond de la cour a chaque maison, ce<br /> fumier qui rendait la terre bien noire et la nourrissait si bien, pour<br /> que poussent de beaux légumes. Alors, la terre a commencé a blanchir,<br /> devenir de plus en plus aride aux fils des ans, si bien que les<br /> légumes poussaient de moins en moins bien et restaient tout<br /> rachitiques, il n’y avait plus assez de rendement<br /> pour nourrir la famille et les autres animaux, volaille, cochons,<br /> lapins. Alors, on finit par abandonner toute la basse-cour et il y eut<br /> encore moins de fumier. Les années passant, petit à petit les jardins<br /> devenaient des pelouses, et les motoculteurs furent remplacés par des<br /> tondeuses à gazon.<br /> Il y avait plus de trente jardins potagers dans notre quartier, je<br /> vous les laisse compter aujourd’hui?<br /> Dans nos petits villages ruraux, lotissements et maisons poussèrent<br /> comme des champignons.<br /> De nouveaux résidants arrivaient, toutes les parcelles étaient<br /> clôturées, par un petit mur surmonté d’un grillage, et parfois, une<br /> palissade pour être caché de son voisin, le samedi et dimanche c’était<br /> les pétarades des tondeuses et autres outils à forts décibels, les<br /> désaccords de voisinage commençaient, tout le monde dérangeait tout le<br /> monde, si bien qu’il fallut instaurer des horaires<br /> pour l’utilisation des engins bruyants. Même le vieux coq qui poussait<br /> son cocorico à 6 heures du matin pour nous annoncer une journée qui<br /> commence, qui avait été sauvé de la basse-cour, fut<br /> condamné par le tribunal à finir dans la casserole en coq au vin. Dans<br /> certains petits villages Il fallut même désactiver les cloches de nos<br /> églises, parce que le bruit dérangeait, les cloches qui nous<br /> annonçaient les heureux, comme les douloureux évènements, ainsi que le<br /> carillon de l’horloge qui égrenait les heures de la vie.<br /> <br /> Notre brave homme était de plus en plus fatigué, assis sur son<br /> fauteuil en osier, à l’ombre sous le porche de sa maison, il comptait<br /> les rares hirondelles posées sur le fil électrique, qui de temps en<br /> temps prenait un envol pour happer un insecte sauvé d’un insecticide.<br /> Il pensait que du temps de son mulet dans l’étable des dizaines de<br /> nids d’hirondelle étaient collés aux poutres du plafond, elles<br /> ne sont plus revenues à l’arrivé du motoculteur, il n’y avait plus<br /> d’insecte à happer.<br /> Voyant passé dans un vrombissement ce tumulte vas et viens de voitures<br /> souvent sans raison, dans sa somnolence, il pensait qu’il valait mieux<br /> sentir la forte odeur de (merde) qui venait du tas de<br /> fumier du fond de la cour, que de respirer l’odeur de toutes ces fumée<br /> d’échappement, chargées de monoxyde de Carbone (co), qui vous sclérose<br /> les poumons, le foie, et le cerveau, et remplissent les hôpitaux de<br /> malades avec de nouvelles maladies, mais qui font le bonheur des<br /> laboratoires qui<br /> inventent toujours de nouveaux médicaments pour vous soigner, au<br /> détriment de notre bonne vielle<br /> sécurité sociale, qui est complètement ruinée, mais pour le bonheur du<br /> CAC 40 sur lequel les laboratoires, placent en bourse leurs bénéfices.<br /> A l’indifférence totale de la trépidation, de tout ce tumulte le<br /> brouhaha de la vie active.<br /> L’homme somnolait sur son fauteuil, et dans sa tête repassait tout le<br />

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