Des cas de prêtres pédophiles sont révélés : quelques uns en France, ici et là ; en Allemagne, en Irlande. C’est bien consternant, triste et terriblement sombre d’imaginer que certains prêtres, investis de toute la confiance qu’inspirait leur sacerdoce, aient pu profiter de leur autorité pour ses livrer à des actes ignobles et abjects sur des enfants.
Le silence de certains évêques ou responsables d’établissements, quand il a conduit à devenir complice, est aussi consternant : peur du scandale ? Aveuglement ? J’ai mal à mon Eglise ! Les dispositions, celles toutes récentes en Allemagne, sont à saluer dans un souci de totale transparence, et de prévention d’affaires pour le présent et l’avenir.
Il est d’abord à noter que le rejet de la pédophilie par l’Eglise est clair : dès le début du IV° siècle, le concile d’Elvire (Espagne) exclue de la communion les pédophiles. Mais notre société, dans laquelle l’Eglise est plongée, en particulier dans les années 1970- 80, n’a pas été aussi claire et catégorique pour rejeter la pédophilie sans ambigüité. Des mouvements et groupes de pression, certes minoritaires mais très actifs, ont d’ailleurs œuvré et milité pour la dépénalisation de la pédophilie et pour un regard positif sur les pratiques pédophiles. Des personnalités, encore aujourd’hui en vue dans le monde intellectuel ou politique, ont soutenu et signé certains manifestes.
Un aveuglement pareil, fondé sur des principes viciés de la « révolution sexuelle » a sans doute conduit à un aveuglement, non de l’Eglise qui a toujours, dans sa doctrine au moins, dénoncé l’abjection de la pédophilie, mais à un égarement de certains de ses membres, des prêtres ou des enseignants dans les institutions religieuses, comme de certaines autres personnes, tels des pères de famille, des magistrats qui sont aussi mis en cause dans certaines affaires pédophiles moins médiatisées.
Le silence qui a entouré ces affaires, par peur du scandale, est injustifiable, s’il ne relève pas du secret de la confession. Mais l’anesthésie sociale autour de cette question de la pédophilie doit être aussi mise en cause dans la compromission de l’Eglise et dans la perversion de prêtres qui ont commis l’irréparable.
Quand dénoncera-t-on pareillement la criminelle pornographie qui détruit une image belle et épanouissante de la sexualité vécue dans l’amour ? Les dégâts sont à venir, et on commence à en voir les fruits dans les crimes et délits sexuels, en nette progression ! (de 5077 condamnations en 1984 à 9917 en 2003)
La liberté souveraine que Dieu laisse à chacun de ses fils (voir évangile de Luc, 15, 11-13) doit nous interpeller dans l’Eglise, doit nous inciter à la conversion ! Chacun, atteint par les aveuglements collectifs, peut se laisser aussi conduire par le péché et le Mal. Bien des perversités sont les fruits amers d’une liberté affranchie de la lumière de l’Esprit-Saint, détachée de toute référence transcendante ! Que les pécheurs que nous sommes, soient conscients du chemin qui reste à parcourir pour vivre l’Evangile dans la vérité et l’amour !