Fête des voisins, fête de la musique, fêtes de familles, fête de fin d’année, anniversaires, réussite à un examen… Il y a dans l’air une certaine fièvre, qui consiste à faire la fête pour célébrer un événement. Et il est aussi fréquent de faire la fête sans raison apparente : une fête hebdomadaire pour retrouver ses copains et se changer les idées.
Je me pose une question : derrière ces fêtes là qui n’ont pas d’objectif défini, qui ne sont pas l’aboutissement d’un effort, ou d’un parcours, qui ne célèbrent pas de manière planifiée un chemin humain, fraternel ou spirituel (mon anniversaire, ma retraite, le baptême du petit…) mais qui sont de génération spontanée et sans raison, ces fêtes-là ne sont-elles pas l’expression d’une peur ?
On fait la fête pour évacuer le manque (peur de la solitude) ou le vide (peur de la mort), on fait la fête tant qu’on est jeune (peur de vieillir). On fait la fête tant qu’on a un peu d’argent (peur de manquer). On fait la fête surtout pour combler un manque. La vraie joie, le vrai bonheur a-t-il déserté notre cœur, au point qu’il soit nécessaire d’être ivre tous les samedis soirs ?
Un jeune me disait récemment : « Mais ce que je vis ne fait pas de moi quelqu’un de mauvais… » Je lui ai donc répondu : « OK ! Mais est-ce que la fête t’aide à devenir quelqu’un de bien ? »
Devenir soi-même, faire la fête pour grandir et trouver du sens à la soif intérieure qui nous tenaille… On aura beau vider les canettes de bière et les bouteilles de vodka, il ya des soifs qu’on ne comble pas avec de l’alcool, ni même avec du jus de pomme !
Prendre du bon temps, prendre une cuite, prendre la vie comme elle vient … Faire la fête est un art : l’art de découvrir que le vrai bonheur n’est jamais dans ce qu’on prend, mais dans ce que l’on donne et lorsque l’on se donne !