Dans toutes les confidences que je reçois de jeunes qui ont une vie sexuelle active, seuls quelques uns avouent ne pas utiliser le préservatif comme moyen de « contraception » ou de protection contre les Infections Sexuellement Transmissibles.
On dira encore et encore que l’Eglise est contre le préservatif : c’est une contre-vérité. La vérité appartient d’abord à Dieu et à celui qui agit en conscience selon son cœur en se laissant éclairer par la parole de Jésus et la Parole de l’Eglise s’il est croyant. Le pape veut éclairer les consciences dans un monde anesthésié par la marchandisation du sexe qui engraisse les multinationales Durex et compagnie …
Lorsque le pape dit que « L’utilisation du préservatif aggrave le problème » en évoquant le problème du SIDA en Afrique (lire le texte intégral de sa déclaration!!!), je peux dire que d’une manière moins évidente, moins statistique ( car les statistiques en Afrique sont éloquentes sur l’épidémie du SIDA en forte hausse dans les pays ou le préservatif est le plus distribué) je peux donner le témoignage de ce que j’entends dans la bouche de jeunes français entre 16 et 25 ans.
- Les jeunes sont en général largement conscients des problèmes liés au sexe, SIDA et autres maladies, mais semblent toutefois considérer que le
préservatif ou la pilule règlent tous les problèmes. Ils ont eu une éducation basée quasi exclusivement sur l’utilisation du préservatif : comment l’utiliser, etc. Mais l’éducation affective à
l’amour fait défaut, sauf pour une minorité qui a une famille qui en parle.
- La génération « préservatif » semble peu consciente, ou du moins peuportée à réfléchir sur les conséquences éventuelles de grossesse possible après une
relation sexuelle. D’ailleurs, beaucoup de jeunes n’évoquent même pas la question à deux, avant d’avoir un rapport sexuel. Comme si la contraception était sûre, comme si une grossesse non
désirée n’était qu’un épiphénomène sans importance…
- Les jeunes ont la tentation rapide, vu l’absence supposée de risques, de passer aux relations charnelles sans prendre le temps d’approfondir une vraie
relation amoureuse. Attendre quelques mois, voire quelques semaines avant de coucher ensemble, c’est inimaginable pour beaucoup !
- Perdre sa virginité est presque une obsession pour certains, spécialement pour beaucoup de jeunes filles, comme s’il s’agissait d’une tare.
- Beaucoup de garçons me confient être souvent sollicités par des filles pour « tirer un coup », même par des filles de 15 ou 16 ans .
- Quand s’établit une relation stable et un peu durable, les obstacles sont nombreux et essentiellement fondés sur l’idée, fort répandue, que durer dans
l’amour est impossible, que tôt ou tard, ça doit casser.
- Les jeunes qui sont en couple à 16 ou 18 ans, sont persuadés qu’ils sont trop jeunes pour s’engager, pour vivre quelque chose de solide, de sérieux, de
durable. Et donc ils partent battus d’avance !
- Psychologiquement parlant, que penser d’un jeune qui offre son corps, mais qui se donne que partiellement, à cause de la peur, peur du SIDA, peur de tomber
enceinte ? La peur est-elle le moteur de l’amour ?
- Je parlais aussi de la marchandisation du sexe : Durex fait actuellement une campagne publicitaire de grande ampleur, pour nous convaincre que l’amour
latexifié, c’est le pied !
Alors, le préservatif, perçu comme l’outil miracle, idéal, parfait, efficace, utilisé sans réflexion, sans discernement, est de manière évidente ce qui va donner aux générations du XXI° siècle la perception que l’amour humain doit être aseptisé, et marchandisé. On peut acheter du sexe. Jamais, jamais on ne pourra faire croire à un jeune que ce qu’il a dans le cœur peut être acheté ou vendu !
L’Eglise est toujours pour l’amour, pour la responsabilité personnelle, pour le respect de soi et de l’autre. Eclairer son cœur pour agir dans la lumière de la vérité est le défi qui se présente à chacun de nous.