Certains projets de loi dans notre pays risquent de conduire notre pays dans une impasse anthropologique. Le mariage peut-il être révisé et concerner deux personnes du même sexe ? L’adoption d’un enfant peut-il avoir lieu pour une famille homoparentale ? De telles situations existent de fait. Les reconnaître n’est-il pas légitime ? Le code civil de Napoléon n’a-t-il pas besoin d’un bon toilettage après plus de 200 ans ?
Je voudrais situer le débat et cette réflexion à un autre niveau : le mariage et la reconnaissance de situations existantes pourrait se justifier et se comprendre si elles ne remettaient pas en jeu la conception même d’un vivre ensemble et d’une manière de comprendre l’homme dans sa globalité, et non pas seulement dans son orientation sexuelle. Nier la complémentarité fondamentale de l’homme et de la femme dans la cellule même de la société qu’est la famille, c’est prendre le risque de dénaturer l’être humain lui-même. Au delà des droits et devoirs, la question du mariage homosexuel et de l’homoparentalité met en cause la société même comme lieu d’expérimentation de la différence, et de la complémentarité qui tout spécialement dans l’altérité sexuelle. Eriger une société sur la négation de la loi naturelle revient à retomber dans le péché des origines où dans le récit imagé de la Genèse, l’homme a voulu décider par lui-même ce qui est bon ou non, ce qui est vrai, ce qui bien. Lorsque la créature se prend pour le créateur, on tombe dans le non sens, dans le néant. On risque de dé-créer ce que l’humanité a de plus précieux : sa liberté et sa responsabilité au sein de la création. Reconnaître que notre nature humaine va au-delà de ce qu’on en perçoit, c’est faire preuve d’une saine humilité. Et c’est le premier pas, le pas décisif vers la foi.