Dans mes nombreux échanges avec des jeunes, le sujet des relations amoureuses est bien présent, je dirai même omniprésent, à tel point que à 15 ans, 17 ans ou 22 ans, c’est LE sujet qui préoccupe avec dans le tiercé de tête les relations familiales et l’orientation scolaire ou professionnelle.
« Je suis tombé amoureux d’une fille, mais j’ose pas lui dire… »
« Mon copain m’a trompé, mais je ne peux pas l’oublier ! »
« Ma copine est tombée enceinte, pourtant j’avais mis une capote… »
« Je suis très amoureux de ma copine, mais je ne peux pas m’empêcher de draguer d’autres filles, juste comme ça… »
« Pourquoi je ne devrais pas mettre ma relation de couple sur Facebook si c’est sérieux !!? … »
« On a couché au bout de 8 jours, mais c’est elle qui a voulu, moi, j’étais pas pressé ! »
« On arrive pas à se parler au téléphone et on est séparés toute la semaine… Je deviens fou ! »
« Si on s’aime, on peut bien avoir des relations, après tout c’est fait pour ça … nan ? »
« Ça faisait 3 ans qu’on sortait ensemble, mais je veux plus le voir, je l’aime plus »
« De toute façon, je suis trop jeune pour m’engager… Je pr ofite de ma jeunesse, je me prends pas la tête avec les filles… »
Combien de confidences entendues, qui révèlent parfois des bonheurs tendres et touchants, mais souvent aussi des espoirs déçus dans les premiers émois amoureux, des cœurs piétinés par la légèreté et la superficialité des relations amoureuses adolescentes…
Et souvent, en plus, une grande solitude : la peur d’être jugé, d’être incompris, la peur de se confier, et la difficulté de trouver une oreille attentive dans l’entourage …
S’investir tête baissée dans une relation, surtout à 15 ou 17 ans, n’écoutant que son cœur en feu, que son corps vibrant aux désirs et aux pulsions qui se font jour, est sans doute une erreur qui se paie cher un jour ou l’autre… Je suis convaincu que les amours de jeunesse hypothèquent grandement la vie affective adulte, si ces amours là sont incontrôlés et irréfléchis. L’absence d’éducation affective (apprendre à aimer comme on apprend à lire ou à écrire) est l’un des drames de notre société, des éducateurs et des familles qui misent tout sur le prophylactique, et peu sur la maîtrise du désir, l’apprivoisement des cœurs et des corps.
Face à ces détresses de jeunes, quand elles arrivent à mes oreilles, ou sur mon facebook, je me sens bien impuissant. Je me dis parfois que ma foi est un recours contre l’imbécillité et la superficialité de tant de relations humaines. Je voudrais crier mon espérance et ma confiance en Jésus qui veut apprendre à chacun les vrais chemins de l’amour… Et tant de jeunes qui n’ont jamais de leur vie, ouvert le livre de l’Evangile… Evidemment, les réponses concrètes aux peines de cœur ou aux désirs amoureux ne sont pas dans la Bible. Pourtant, Jésus enseigne une manière d’aimer, un art de vivre l’amour qui n’est ni dépassé, ni utopique. Aimer comme Lui, aimer avec Lui, est une chance et un défi. D’autant qu’avec les exigences de son chemin d’amour, nous découvrons juste à côté la grandeur de sa Miséricorde.