SACRIFICE ...
Voilà un mot, un concept qui n’est pas très à la mode… S’il s’agit de parler d’une souffrance que l’on s’infligerait pour contenter Dieu, évidemment, berk ! Pourtant, lorsqu’il est question du sacrifice de la messe, du sacrifice de Jésus sur la croix, on perçoit bien que ce terme désigne un élément important de notre foi chrétienne et qu’il ne faut pas forcément le mettre à la poubelle.
Pour ne pas tomber dans le piège d’un vocabulaire qui fausserait le sens profond de la réalité spirituelle, revenons à l’étymologie : sacrifice – sacri - fice. Faire du sacré - faire du divin. Le sacrifice est donc une action qui consiste à imiter Dieu. Se conduire à la manière de Jésus. Souffrir pour souffrir, s’infliger des contrariétés juste comme ça… Ce n’est pas chrétien, ça n’a rien d’évangélique… Mais renoncer au gros morceau de gâteau, pour le laisser à un autre, c’est un sacrifice agréé par le Seigneur si l’acte recèle un amour débordant pour l’autre. Ce qui donne sa valeur au sacrifice, ce n’est pas la souffrance qu’il peut occasionner, même si elle est réelle et évidente, c’est le poids d’amour que le sacrifice demande : le renoncement est parfois difficile, les petits sacrifices sont des actes d’amour pour le Seigneur que le croyant accomplit au nom de sa foi, pour essayer de ressembler un peu plus à Jésus-Christ.
Dans cette logique d’amour, le renoncement que peut représenter le célibat des prêtres, la privation de viande ou de bonbons au carême, la fidélité dans le mariage, le choix de la messe plutôt que l’émission préférée à la télé, ou même plus simplement la patience qu’il faut pour écouter un enfant turbulent, l’attente pour aller donner son sang, ou l’effort supplémentaire à fournir pour soutenir quelqu’un… Tout cela porte un fruit de grâce et de joie parce que ce sacrifice permet à celui qui l’accomplit de retrouver un peu plus sa ressemblance primitive avec Dieu. Le sacrifice est alors un chemin pour avancer dans l’amour, dans l’espérance et dans la confiance en Dieu. Les petits pas dans l’amour se font au quotidien, et les sacrifices gorgés d’amour enracinent dans le cœur sans complexe, le désir de sainteté qui devrait animer tout croyant sincère, pourvu que le sacrifice soit orienté dans une croissance d’amour exponentielle. Et justement, c’est cela la sainteté !