Je ne crois pas que les vocations particulières soient moins nombreuses que par le passé. Parmi les jeunes croyants, je rencontre dans mon ministère de prêtre un grand nombre de jeunes qui ont déjà réfléchi à s'engager sur un chemin particulier au nom de leur foi. Il n'est pas si saugrenu que ça d'envisager d'être prêtre. Pourtant, peu de ces jeunes répondent et font le pas. Il me semble que plusieurs facteurs sont en cause :
1- le manque de personnes capables d'accompagner sérieusement la vie spirituelle de ces jeunes : peu de prêtres ou de laïcs ont conscience que l’accompagnement spirituel puisse constituer une priorité pastorale. Beaucoup de jeunes n'osent pas demander un accompagnement à un prêtre surtout s'il paraît débordé... D'autres ne perçoivent que la dimension de direction spirituelle qui fait peur ou rebute.
2- La quasi absence de chrétiens qui manifestent leur désir de prêtres ou de vie consacrée pour leur communauté n’encourage pas les jeunes qui se sentent habités par cet appel à le creuser. Interpeller avec délicatesse et discernement un jeune, ce n’est pas l’enfermer dans un carcan mais susciter en lui la liberté qui lui permettra de creuser l’Appel qui perçoit en lui. Sa vie intérieure sera confirmée par un écho extérieur.
3- j’ai aussi été récemment confronté à une situation paradoxale : des jeunes engagés dans la vie de l’Eglise sont parfois un peu piégés par le regard que des prêtres ou des chrétiens projettent sur eux. Ils se sentent un peu étiquetés « futur prêtre » ou « future bonne sœur » à cause de leur implication généreuse dans leur paroisse ou un mouvement d’Eglise. S’il l’interpellation est bonne et nécessaire, gardons-nous de décider à la place du jeune le chemin qui doit être le sien. N’est-ce pas le meilleur moyen de décourager une démarche sincère ?