Les polémiques qui se succèdent et qui sont le plus souvent issues de l’interprétation abusive et réductrice par les journalistes des propos du pape ne doivent pas nous faire oublier l’essentiel. On peut être dérangé par ce que dit le pape. On a même le droit de critiquer tel propos ambigu, puisqu’il est un guide et que notre confiance en l’Eglise n’est pas aveugle mais s’enracine dans l’Evangile du Christ.
Alors justement, devant une question de société qui interroge notre foi, le SIDA, les relations sexuelles, l’éducation affective, mais aussi d’autres questions comme le respect de la vie, le mariage… Nous devons, comme chrétiens revenir à l’Evangile. Jésus n’a jamais parlé du préservatif. L’Evangile ne donne pas de réponse toute faite sur l’avortement. Le SIDA est une maladie qui mérite l’attention et la compassion de l’Eglise, puisque les premiers touchés sont souvent les plus fragiles dans la société.
Pourtant, Jésus a toujours préféré l’amour au sexe, la responsabilité au désengagement personnel.
On ne peut baser une politique de prévention des accidents de moto uniquement sur l’obligation de porter un casque, en prétextant qu’aucun accident n’arriverait à celui qui porte son casque. Le pape rappelle avec maladresse sans doute, mais avec un vrai bon sens, des exigences que l’on n’est pas prêts à entendre. Les africains ont bien mieux reçu son message que les journaux européens.
Si la parole de l’Eglise dérange encore, c’est qu’elle a du sens, même si ce sens est contesté et rejeté. Jésus lui-même ne s’est pas fait que des amis parmi ses auditeurs. Le chrétien n’a pas mission de défendre le pape, mais de défendre l’Evangile.
Que l’Evangile soit notre boussole et notre casse-croute, au lieu d’orienter notre vie et nos opinions sur la Dépêche du Midi ou de casser du sucre sur notre pape qui a besoin d’abord de notre prière. Si les chrétiens ne sont plus des contestataires animés par l’Amour, au sein de l’Eglise et dans le monde, ils ont sans doute perdu le sel de l’Evangile !