Mgr Maurcie Piat avait déjà expliqué la situation qu'il connait chez lui et en Afrique du Sud par rapport au SIDA. Une prévention uniquement basée sur le préservatif est un échec. Il explique son soutien au Pape.
« Si on n'y met pas l'âme, si on n'aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs », souligne Mgr Maurice Piat, évêque de Port-Louis, à l'Ile Maurice, dans un communiqué de l'évêché.
Revenant sur la réponse faite par Benoît XVI à un journaliste durant le vol qui le conduisait en Afrique, concernant la position de l'Eglise, « considérée comme n'étant pas réaliste et efficace », dans sa façon de lutter contre le SIDA, Mgr Piat estime que « le
pape a tout à fait raison lorsqu'il dit que le problème du SIDA ne peut être réglé simplement en distribuant des
préservatifs ».
Le communiqué de l'évêché rappelle que le pape, dans sa réponse, dit explicitement qu' « on ne peut pas surmonter ce problème du SIDA uniquement avec des slogans publicitaires » ; que « la solution se trouve dans un double engagement : une humanisation de la sexualité et l'assistance humaine et spirituelle des malades du SIDA ».
Pour expliquer pourquoi il donne raison au pape, Mgr Piat reprend une partie de son message de Noël de 2005 rapportant qu'après « des recherches faites en Afrique du Sud, des organismes ont été surpris de voir la maladie se répandre très vite malgré les tonnes de préservatifs déversés dans les lycées, les collèges, les universités ».
Ces chercheurs ont alors constaté que « quand des gens bien intentionnés viennent dans des collèges faire des campagnes d'information et de prévention par rapport au SIDA et qu'ils proposent le préservatif comme seul moyen de prévention, ce qui se passe en fait c'est que des jeunes qui jusque-là s'abstenaient de relations sexuelles par peur du SIDA, comprennent alors qu'ils peuvent avoir des relations sexuelles autant qu'ils veulent, en toute sécurité, pourvu qu'ils se servent du préservatif ».
Ces jeunes « commencent alors à avoir une vie sexuelle active et souvent dispersée en se protégeant avec un préservatif » et après un temps, poursuit le communiqué, soit eux, soit leurs partenaires commencent à en avoir assez du préservatif « gêneur », ou bien ils négligent d'en avoir toujours sous la main, et de plus en plus prennent des risques en ayant des relations sexuelles non protégées ».
« Et c'est souvent ainsi qu'ils attrapent le virus et deviennent des agents propagateurs de la maladie », expliquait alors Mgr Piat.
Ce qui est grave, estime-t-il, « ce n'est pas de se servir d'un préservatif si on ne peut s'empêcher d'avoir des relations sexuelles à risque et qu'on veut se protéger ou protéger sa partenaire, mais c'est de laisser entendre aux jeunes qu'ils peuvent avoir la vie sexuelle la plus désordonnée qui soit avant le mariage et qu'ils seront toujours en sécurité pourvu seulement qu'ils se servent d'un préservatif ».
Pour l'évêque de Port-Louis, le pape, dans sa réponse au journaliste, a fait appel « à un certain sens de la dignité humaine dans la manière de vivre la sexualité ».
De fait, explique-t-il, « dans un pays comme l'Ouganda, c'est grâce à une campagne d'éducation en vue d'une abstinence avant le mariage et la fidélité dans le mar iage que le taux de propagation de l'épidémie a sensiblement baissé ces dernières années ».
L'évêque de Port-Louis assure que pour prévenir l'expansion du SIDA d'une manière durable, « il faut croire en la capacité
des jeunes de vivre une sexualité épanouie et responsable dans les paramètres de la fidélité et de l'abstinence ». Cela paraît tellement logique
et évident que seuls les partisans du "tout sexe" ou ceux qui ont déjà disqualifié le discours du pape d'emblée, restent aveuglés par leurs principes qui font fi de toute moralité dans la
sexualité. Ce sont eux, les véritables criminels qui proposent une solution à court terme, et qui ne résoud pas le problème de fond.
« Le changement de comportement auquel sont conviés les jeunes est un processus à promouvoir aussi bien par les adultes que par les jeunes eux-mêmes », souligne-t-il dans le communiqué de l'évêché.
Enfin, Mgr Piat déplore «les campagnes de distribution tous azimuts de préservatifs », car selon lui
« elles laissent entendre que l'épidémie peut être jugulée p ar des moyens purement mécaniques ».
On peut reprocher à Benoît XVI de ne pas être réaliste, de penser que personne aujourd'hui n'a envie de
vivre la fidélité et l'abstinence ! En évitant de canoniser le préservatif, le pape rappelle implicitement la beauté et la grandeur de la sexualité. personne ne parle d'amour dans cette affaire !
On parle SIDA, on parle épidémie, on parle prévention. Personne ne parle de l'amour ! C'est effrayant non ? La question qui fait polémique avec les propos du pape
est en fait une question anthropologique. Qu'est-ce que l'homme ? Et que fait il lorsque il a des relations sexuelles ?
Pour être durable, estime Mgr Piat, « ce combat doit aussi faire appel à des ressources humaines plus profondes et plus solides à long terme ».