Da Vinci Code
Un bon film… Une entreprise de démolition, pour mieux reconstruire ?
L’intrigue est intéressante, menée avec brio et beaucoup de suspense. Le Da Vinci Code, film de Ron Howard, tiré du fameux livre de Dan
Brown, a été pour moi un moment sympathique. Si l’histoire abracadabrante d’une descendance de Jésus jusqu’à nos jours m’a fait sourire, je ne peux quand même m’empêcher de sortir de la
salle avec une impression de malaise… Ce n’est pas ma foi qui est mise à mal, ce n’est pas la relation supposée de Jésus avec Marie-Madeleine qui me turlupine… Je ne suis pas inquiet sur les
conséquences que ce film pourrait avoir sur la foi des gens en Jésus-Christ.
Par contre, ce qui me trouble profondément, c’est l’insidieux message qui est distillé à travers ce film (et ce livre) dans le
regard qu’il porte sur l’Eglise. Il n’y a que des bandits, des menteurs et des assoiffés de pouvoir dans cette institution indéboulonnable qu’est l’Eglise, selon le Da Vinci Code ! On
assimile l’Eglise facilement à une mafia du crime organisé qui n’a d’autre but que de maintenir sa mainmise sur l’humanité ! Pas de place pour le sentiment, pour la charité, encore
moins de place pour l’Evangile dans ce schéma ! Après ce film, celui qui portait encore une crédibilité lointaine à l’Eglise tombe dans le panneau de cette caricature. L’Eglise ne sert que
son aura, que sa pérennité…
Pourtant, et c’est là que nous avons un défi immense à relever, nous chrétiens, c’est une chance à saisir que de donner un nouveau
visage à cette « vieille dame » qu’est l’Eglise. L’image ringarde et puissante de cette vénérable Institution n’est pas fausse. Les princes de l’Eglise, à Rome, s’ils sont d’abord
hommes de prière et de simplicité, je n’en doute pas, donnent aussi l’image d’une cour autour de son élu ! J’aime l’Eglise, et je sais qu’elle sert prioritairement les petits et les pauvres,
que sa mission n’est pas sa réputation mais qu’elle sait aussi donner à voir ce qu’elle est vraiment : la servante de l’homme dans sa quête de Dieu. Puissions-nous ne jamais perdre de vue la
mission que Jésus a confié à ses disciples : annoncer le Royaume de Dieu et le bonheur dans lequel il veut nous rassembler ici bas ! A nous de jouer, puisque nous sommes les premiers
concernés : amis du Seigneur pour montrer qu’il est le Fils de Dieu, ressuscité et vivant à jamais.
Xavier Cormary, prêtre