Je rencontre dans un collège des jeunes de 12-16 ans. La seule question qu'ils me posent souvent : "T'es curé, toi ? Alors, t'as pas le droit de baiser ?" Et dans la conversation, je me rends compte que la seule éducation sexuelle qu'ils ont leur vient de la pornographie si accessible à la Télé, sur Internet ou par des brochures hautement instructives pour leurs yeux adolescents. Il y a aussi leurs discussions de pensionnaires, les plus "âgés" apprenant le vocabulaire et racontant leurs "exploits" sexuels (parfois imaginaires) pour édifier leurs camarades... Le règne des grandes gueules, où les baiseurs, et les bêtes de sexe sont rois, c'est le seul univers qu'ils semblent comprendre...
Pourtant, souvent lorsque la bande s'est dispersée et que un seul ou deux jeunes restent pour discuter après les ricannements, je me rends compte, la plupart d'entre eux étant issus de familles monoparentales ou recomposées, à quel point ils expriment derrière cette apparente soif de sexe, une vraie soif d'amour. Quand je les écoute et les considère, même s'ils se moquent de moi et expriment leurs blagues bien grasses sur la sexualité du prêtre ou sur l'Eglise, ils se dévoilent démunis et affamés... Et là je me dis : qui donc pourra répondre à cette faim d'amour ? Où ces jeunes trouveront-ils de quoi construire leur vie, non sur le sable illusoire du plaisir et du paraître, mais sur un roc solide d'amour et de tendresse, sur le rocher de la rencontre vraie qui est chemin de bonheur durable ? Qui sera témoin auprès d'eux de cet Amour plus grand que leurs horizons ? Qui donc ?