A mes frères prêtres…
Quel délicat sujet à aborder ! Surtout pas de jugement, pas de critique stérile ! Difficile aussi d’adresser ce message à un frère en particulier. Peut-être ai-je besoin de m’adresser ce message à moi-même avant de l’adresser à d’autres prêtres ! Parce que je ne suis jamais assez cohérent avec ma foi et dans mon ministère !
Souvent, je suis déçu, de constater que particulièrement dans la liturgie, nous ne sommes pas, comme prêtres, assez convaincus de ce que nous célébrons ! Nous faisons des gestes machinaux, sans noblesse et même extérieurement sans donner l’impression de croire en ce que nous célébrons ! Nous faisons et refaisons des gestes comme s’il s’agissait de nous brosser les dents ou de distribuer des tickets au moment de la communion. Nous disons des paroles quotidiennes « Ceci est mon corps » comme si nous disions « il fait beau ce matin ». Nous avons de la peine à vivre notre liturgie parce que nous avons peut-être pas suffisamment compris que ces mystères là, ce que nous célébrons dans chaque sacrement, ce n’est pas notre œuvre, mais l’œuvre du Christ qui s’accompli par nos bouches et par nos gestes. Nous ne mesurons pas la grandeur de notre mission au service de la Rencontre de Dieu avec son peuple !
Quelle souffrance de sentir aussi dans les fidèles des jugements à l’emporte-pièce qui considère le prêtre qui est devant eux uniquement sur sa manière de célébrer
la messe ! Prêtres de Jésus, nous avons besoin d’amour !
Et si un jour, un prêtre vous fait mal parce qu’il ne se donne pas extérieurement tout entier au Christ quand il est à
l’autel, aimez-le encore plus pour qu’il comprenne combien son ministère est précieux pour vous. N’oubliez pas qu’un jour, il a donné sa vie à l’Église en s’’allongeant devant Dieu et devant
l’évêque ! Toute sa vie est au Christ même si parfois, on a du mal à le voir !