Réac, conservateur et ringard… ?
Ne pas accepter la pensée unique dominante, en matière de mœurs ou de graves sujets de société, c’est risquer d’être crucifié médiatiquement ou socialement. Je prends le risque… La sortie d’un film d’animation, pudiquement interdit aux moins de 12 ans, « Sausage party » fait polémique. Sans puritanisme, il suffit de regarder juste un extrait, hors de la bande-annonce…A-t-on encore le droit de penser qu’un enfant de 13 ans n’a pas à voir ce genre de film débile et dégueulasse ?
Le débat enflammé autour du « droit à l’avortement » (= droit justifiable d’éliminer un être humain en devenir) serait presque étonnant si il ne renvoyait des tragédies humaines qui touchent des femmes seules, des jeunes filles fragilisées ou des précarités affectives et des situations humaines dramatiques.
Eviter la culpabilisation, mais éveiller le sens des responsabilités, tout en portant un regard lucide et vrai sur la réalité, est un chantier délicat. Militer pour l’avortement sans se questionner : pourquoi 220 000 IVG en France quand la contraception est diffusée très largement et souvent gratuitement : ça devrait interpeller et mobiliser les politiques publiques… L’éducation sexuelle en famille est un sujet tabou. Les jeunes entendent un discours dominant : « si tu couches avec ta copine, n’oublie pas le préservatif ! » « Je vais prendre la pilule, mais il ne faut pas que mes parents le sachent… » Mais qui parle d’amour ? Qui parle du sens de la relation sexuelle ? Et entraver la liberté de conscience et la possibilité de s’exprimer sur des sujets aussi importants : voilà les prémices d’une dictature idéologique.
« Si le paradis vous est offert, je peux bien vendre mon âme au diable, avec lui on peut s'arranger, puisque ici tout est négociable, mais vous n'aurez pas, ma liberté de penser. »
(Florent Pagny – Ma liberté de penser)
La pornographie chez les adolescents, de l’avis même des spécialistes, est un sujet grave et inquiétant. Quand on reçoit, comme moi, les confidences de jeunes sur leur vie affective et sexuelle, et qu’on perçoit à quel point l’immaturité est répandue, les pratiques sexuelles à risque sont diverses, je ne peux que réagir et dénoncer les politiques aveugles qui promeuvent l’idéologie de la facilité.
Si être réac, c’est vouloir le meilleur pour la jeunesse, c’est accompagner sans juger, c’est dire la vérité qui dérange, si c’est valoriser la beauté et la grandeur de l’amour, j’assume volontiers ce qualificatif : je suis réac, et fier de l’être !
Dans ce contexte de crispations idéologiques, l’espérance de ce temps d’Avent et le désir d’accueillir Dieu dans nos vies ne doivent pas être éclipsés. Accueillir Dieu, accueillir un enfant, avec un cœur aimant, n’est-ce pas une des plus belles aventures humaines ? D’ailleurs, à Noël, Dieu viendra-t-il pas comme un enfant ?