Nous venons tous au monde équipés d’un sac à dos. A notre naissance, il est vide et se remplit tout au long de notre vie avec ce que nous vivons : les souvenirs heureux de notre enfance, les émerveillements joyeux de nos découvertes, les difficultés de notre adolescence, les erreurs et les échecs de notre orientation, les déceptions et les bonheurs de notre vie amoureuse, les préoccupations de la vieillesse...
Dans ce bagage individuel et portatif, les choses lumineuses donnent du poids à notre vie, de l’épaisseur à notre existence : on y conserve donc précieusement plein de petits trésors : les pépites de notre vie, les réussites qui donnent de l’élan, les rires qui rendent humains, les rencontres qui bouleversent notre trajectoire...
Dans ce sac de vie, s’accumulent aussi bien évidemment les choses les plus sombres et les plus tristes qui deviennent parfois pesantes et insupportables. On stocke dans notre besace les pansements de nos blessures, les déchets de nos erreurs, les cailloux de nos fautes, les moisissures de nos blocages.
A moment donné, Il arrive parfois que nous soyons désorientés, découragés, accablés par une lassitude qui nous fait perdre de vue notre horizon : le sac, devenu trop lourd, nous fait regarder en arrière et nous empêche de voir l’avenir, les projets et de les envisager avec l’enthousiasme et la sérénité qu’ils réclament. Nous ruminons le passé, nous revenons sans cesse à un événement, à une rupture, à une déception, à une peur ou une colère qui deviennent obsessionnels. Certains bagages de notre sac nous semblent de trop : le travail et son stress, la famille et ses disputes, les amis et leurs trahisons, ou bien ce défaut irrémédiable, cette fragilité honteuse… Comment s’en sortir ? Impossible de poser ce sac, greffé à notre mémoire et à notre cœur !
Il convient alors de nous rappeler que le bon randonneur qui veut atteindre son but sait marcher à un rythme approprié et sait prendre le temps de s’arrêter pour vider son sac et faire l’inventaire de ce qu’il porte !
Dans la vie ordinaire, comme dans sa vie spirituelle, qu’il est bon, de temps en temps, de s’arrêter pour contempler, pour faire une relecture de sa vie, de sa semaine, de sa journée ! Qu’il est essentiel de se confier, de se confesser pour arracher les ronces, ôter les cailloux et se débarrasser de ses détritus ! Porter le poids de son passé, c’est risquer à tout moment de tomber et de ne jamais se relever. Le Christ a pris sur lui nos fautes et nos fragilités pour nous libérer et alléger notre vie, pour aller de l’avant !
A n’importe quel âge, à tout moment de la vie, une pause s’impose ! Avec soi-même au moins, et avec Dieu, pourquoi pas !