Tous les jours de cette fin de carême 2020 et de la semaine sainte que nous nous préparons à vivre vont avoir la saveur d’un vendredi saint.
Le monde s’arrête. L’économie tourne au ralenti. L’avenir est incertain. Chaque pays doit trouver les moyens d’enrayer la propagation du virus et le pic attendu de cette épidémie coïncidera, peu ou prou, avec les célébrations pascales.
Comme prêtre, je vais vivre ces célébrations à huis clos, dans un sentiment de fin de monde. Comme fidèles, vous devrez consentir à être privés de toutes les célébrations du plus grand mystère de notre foi.
Ce que nous allons manquer : est-ce que ça va réellement nous manquer ? C’est sans doute LA question à nous poser : ne sommes-nous pas frustrés de ne plus pouvoir mener notre vie routinière ? Ou sommes-nous vraiment déchirés parce que le Seigneur va réellement laisser un vide dans notre vie quotidienne ?
De la réponse que nous donnons à cette question dépendra aussi la suite ! D’une certaine manière, si notre prochaine communion n’a pas la saveur d’une « première communion », si la prochaine messe à laquelle nous participons nous laisse tiède et indifférent, alors ne serons-nous pas passé à côté de l’essentiel ?
D’innombrables chrétiens sont privés de l’eucharistie, faute de prêtre disponible, ou bien à cause des risques de persécutions ou de menaces.
Vivre la semaine sainte dans un véritable état de manque sera notre plus belle et notre plus forte profession de foi pascale pour montrer au Seigneur et à nos frères que le Christ ressuscité a une place essentielle dans notre vie.